CARNET DE L’AMATEUR


12 March 2024

"Madame Du Barry, de Versailles à Louveciennes"

Dernière maîtresse du roi Bien-Aimé, mais malmenée par l’Histoire, Jeanne Bécu Du Barry laisse derrière elle un sulfureux parfum de plaisir et de frivolité. Un groupe d’historiens lui consacre un bel ouvrage qui tend à réhabiliter sa mémoire et surtout le goût très sûr qui fit de Jeanne Du Barry une de plus grandes collectionneuses de son temps.
Le livre, paru aux éditions Flammarion en 1992 à l’occasion d’une exposition consacrée à Louveciennes à Madame Du Barry, revient sur tous les champs artistiques où celle-ci a fait montre d’un goût personnel affirmé. Architecture, sculpture, peinture, objets d’art, mobilier, ce catalogue complet embrasse la frénésie de la comtesse à collectionner les objets les plus luxueux.
Les mauvaises langues parlent de l’amour vénal de celle qui se rêvait princesse, du matérialisme de la parvenue qui avait peur de mourir, du consumérisme de la grenouille qui se voulait plus grosse que le bœuf. Nous nous contentons d’admirer une collection heureusement connue grâce à de nombreux inventaires, et bien retranscrite dans le livre. Les nombreuses photographies en rendent agréable la lecture tout en illustrant judicieusement une collection très fournie. Nous soulignons la présence importante des meubles de Carlin dans la collection de la comtesse, le nec plus ultra de la production mobilière du XVIIIe, que le marché de l’art s’arrache encore aujourd’hui, et que Jeanne Bécu préférait ornés de plaques de porcelaine.
Une collection dont l’écrin reste à jamais rattaché au nom de sa commanditaire, le pavillon de Louveciennes, où se côtoyaient grands décors et meubles précieux. Des meubles précieux mais fragiles, comme la destinée de Jeanne Du Barry qui prend brusquement fin en 1793 sur l’échafaud, victime de la révolution française. Elle ne laissera pas derrière elle une foule d’éplorés, mais plutôt un ensemble de meubles et d’objets d’art remarquables qui racontent une perfection technique et artistique dont on ne se lasse pas.

Un livre à dévorer entre deux macarons, et duquel nous serons heureux de discuter avec vous à l’Hôtel de Bouillon.



Collectif d’auteurs, Madame Du Barry, de Versailles à Louveciennes, éditions Flammarion, Paris, 1992.

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8 March 2024

LinkedIn, vivre la Galerie autrement

Si Cyrano de Bergerac avait pratiqué les réseaux sociaux, sa verve inventive aurait trouvé son compte avec LinkedIn, où la plume de chacun peut laisser libre cours à son génie. Car LinkedIn, c’est faire le choix du mot. Celui-ci peut être encourageant, critique, descriptif, convaincu, laudatif, bref, sur LinkedIn, le mot règne en maître.

Choisir LinkedIn pour mettre en avant sa galerie va de soi. LinkedIn est un réseau de professionnels à professionnels, qui mise à toucher un public extrêmement ciblé. Les informations y sont présentées de façon très factuelle, avec une volonté de mettre en avant le fond de l’entreprise. LinkedIn est donc le lieu par excellence où la Galerie Pellat de Villedon peut s’attarder sur ses valeurs et les motivations profondes qui l’incitent à tel ou tel choix. Revenir sur une conférence dont nous sommes fiers, partager l’émotion que nous a suscitée un évènement marquant sur le marché de l’Art, valoriser le travail de notre équipe et communiquer notre passion du XVIIIe par les mots, voilà ce qui pourrait constituer notre ligne éditoriale sur LinkedIn.

En étant présent sur LinkedIn, nous allons à la rencontre d’une communauté à qui nos valeurs parlent, et avec qui le quotidien peut présenter des similitudes. Nous cherchons aussi bien à inspirer qu’à nous inspirer des retours d’expériences des uns et des autres. Il y a sur LinkedIn une très grande stimulation intellectuelle et professionnelle induite par les échanges qui s’y tiennent.

Mais loin de nous l’idée d’exclure les fidèles collectionneurs et amis qui nous suivent depuis longtemps dans l’aventure de la Galerie ! Au contraire, en nous suivant sur LinkedIn, vous pouvez ainsi être au plus proche de nos équipes, car vous êtes au cœur du processus de création. LinkedIn est en effet la place des idées et des concepts, la base de tout événement se passant à la Galerie Pellat de Villedon. Les messages que nous y laissons sont ainsi forts de sens, pour mieux transmettre la passion qui nous anime et qui est aussi la vôtre, celle de l’art et de l’histoire.

LinkedIn vous permet donc d’avoir une connaissance de l’intérieur des activités de la Galerie Pellat de Villedon, en vous plongeant par les mots dans son univers. Nous n’attendons plus que vous pour continuer à diffuser celui-ci !

Que ce soit sur Instagram, Pinterest, LinkedIn, dans notre Newsletter, tous nos contenus sont différents donc n’hésitez pas à nous suivre sur chacun d’eux.

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1 March 2024

Pinterest, vivre la Galerie autrement

Dire que le XVIIIe n’a pas sa place sur internet est erroné : vous savez déjà, grâce à notre précédent article, combien Instagram est véritablement un outil précieux pour communiquer et partager la passion que la Galerie Pellat de Villedon a pour son activité. 

Dans notre univers, le langage des images peut être aussi éloquent qu’un mot : en essayant de capturer tel ou tel détail sur une œuvre, nous vous faisons rencontrer l’œuvre de la manière la plus directe possible. 
Pinterest est le lieu par excellence où retrouver les photos qui illustrent, présentent et valorisent notre sélection. Là, pas de texte, pas de description. Seules les images sont là, qui captent votre œil et lui parlent en lui montrant ce qui mérite son attention. 

Pinterest, c’est donc un peu la quintessence de notre profession concentrée ici en s’adressant uniquement à l’œil, l’instrument-clé de tout goût artistique qui se développe. Il y a bien le toucher, mais c’est d’abord votre œil qui accroche un objet, un meuble. Et Pinterest vous offre cette possibilité incroyable de constituer une bibliothèque d’images organisées à votre gré. Vous pouvez ainsi aiguiser votre regard, affiner votre goût en vous inspirant de ce que vous pouvez trouver. C’est pour nous une manière de nous faire connaître qui transcende la frontière des mots : c’est une invitation pour chaque esthète à voyager avec nous au gré des formes et des couleurs. 

De plus, se crée avec Pinterest un phénomène d’émulation : à la recherche d’une inspiration artistique, d’un meuble spécifique ? La Galerie Pellat de Villedon met ses visuels à votre disposition, en offrant l’avantage, sur Pinterest, de les mettre en accès libre et plein format, ce que le canal Instagram, par exemple, ne permet pas.

Ainsi, nous suivre sur Pinterest, c’est rentrer dans l’univers de la Galerie Pellat de Villedon, pour y puiser l’inspiration et vivre le XVIIIe à travers une expérience numérique moderne.

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29 February 2024

Instagram, vivre la galerie autrement

La Galerie Pellat de Villedon vit à travers plusieurs éléments : les objets qu’elle réunit, les souvenirs qu’elle crée avec ses collectionneurs, son lieu – l’Hôtel de Bouillon – où des rencontres se provoquent, etc. Parmi ceux-ci, nous devons citer la communauté qu’elle développe que ce soit avec ses clients fidèles ou des amateurs par écrans interposés. En effet, la Galerie Pellat de Villedon, c’est avant tout la manifestation de la passion pour le XVIIIe siècle, les arts décoratifs, l’art de vivre à la française. Une plateforme permet de faire vivre cela au quotidien : Instagram. Accessible à tous, connaisseurs ou juste curieux, français ou utilisateurs venant du monde entier, le contenu est vu par tout un chacun, visible à l’infini, partageable. Quel meilleur espace qu’Instagram pour avoir une dose journalière de XVIIIe ? Mettant au centre les photographies, le visuel, ce réseau social est idéal pour le monde de l’Art. Quel plaisir pour la Galerie de faire vivre les œuvres à travers les murs, d’être vue par un grand nombre de personnes, peu importe leur localisation, de rendre son passage à l’Hôtel de Bouillon immortel par des souvenirs.

Instagram, ce n’est pas uniquement partager des photos, c’est aussi une façon de montrer le XVIIIe siècle en choisissant des angles nouveaux, des approches modernes en évitant le carrousel d’œuvres ou la simple vitrine. Faire dialoguer certaines pièces, montrer notre fascination pour de grandes figures de la collection ou de la décoration, adopter un ton plus léger parfois, présenter des détails qui nous émerveillent sont quelques exemples qui font du compte @galeriepellatdevilledon un espace virtuel où une véritable communauté peut se rassembler. De talentueux photographes au nombre d’abonnés impressionnant visitent l’Hôtel de Bouillon et publient leurs clichés que l’on repartage, certains « followers » ont plaisir à nous laisser des commentaires, et souvent nous sommes heureux de partager des comptes qui nous inspirent. Cette proximité avec ceux qui nous suivent est quelque chose que nous chérissons.

Un véritable intérêt se dégage à s’abonner et à suivre la Galerie par ce biais. Vous y découvrirez notre créativité, notre dynamisme : très actifs sur Instagram, la question ne se pose plus : suivez-nous !

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22 February 2024

Frédéric Maurice de la Tour d’Auvergne, le frondeur

Fils aîné de la maison des princes de Sedan, Frédéric-Maurice est destiné à la carrière des armes. Sa mère, issue du troisième mariage de Guillaume Ier d’Orange-Nassau, envoie son fils faire ses armes auprès de son demi-frère, le prince Maurice de Nassau. D’abord présenté comme un enfant taiseux, le jeune Frédéric-Maurice se distingue peu à peu par une grande intelligence humaine qui l’amène à une certaine popularité utile tout au long de sa carrière militaire. La principauté d’Orange, dont son oncle est le Stathouder, est alors engagée dans la guerre de Quatre-Vingt Ans contre la couronne d’Espagne ; durant le conflit, Frédéric-Maurice dirige avec succès le siège de Bois-le-Duc, ville acquise à la cause espagnole.

Une fois son apprentissage terminé, Frédéric-Maurice, prince de Sedan depuis la mort de son père en 1623, prend du service en France en commandant l’armée des Flandres en 1635. Prince de sang, il est à la tête d’une maison qui n’est pas vassale de celle de France, ce qui confère à la ville de Sedan une position influente et stratégique. Le prince de Condé se réfugie là en 1641 après qu’un complot ourdi par lui contre Richelieu ait été découvert. La France est en pleine guerre de Trente Ans contre l’Espagne, aux côtés de laquelle le Grand Condé s’est rangé. La principauté de Sedan obtient donc des aides militaires de la part des alliés espagnols, à savoir les troupes autrichiennes ; il affronte alors les armées du roi de France, dirigées par le maréchal de Coligny. La bataille tourne d’abord à l’avantage de l’armée sedanaise, mais le maréchal de Coligny décide à l’issu de la bataille d’assiéger la ville de Sedan, obligeant Frédéric-Maurice à rendre les armes, le 4 août 1641. Il négocie en échange de sa reddition une charge militaire au service du roi de France : il part donc à la tête des armées d’Italie.

Il est encore en Italie, à la tête des ses armées lorsqu’il est arrêté, un an plus tard, pour implication dans la conjuration de Cinq-Mars. Son arrestation se fait en deux temps, le prince ayant commencé par se cacher dans le grenier d’un tavernier pour échapper aux gens d’armes. Frédéric-Maurice est ensuite emprisonné au Château de Pierre-Scize, à Lyon. Sa mère tente d’intervenir en sa faveur auprès de Richelieu, mais elle s’essuie un refus ferme de la part de ce dernier et décède avant de voir la situation de son fils s’améliorer. Eléonore de la Tour-d’Auvergne, sa belle-fille, qui gouverne la principauté souveraine en l’absence de de son mari, va alors user de ce levier pour exercer une pression sur Louis XIII. Soit il libère son mari, soit elle livre la place de Sedan aux espagnols. Ce stratagème permet à son mari de sortir de prison, à condition de renoncer au titre de prince souverain de Sedan.

Frédéric-Maurice de la Tour-d’Auvergne n’est désormais plus que duc de Bouillon et se retire à Turenne, en compagnie de son épouse, où il mène une vie simple, occupée à la lecture et à la chasse en espérant une compensation pour la cession de sa principauté à la France. A la mort du roi Louis XIII, le duc de Bouillon monte à Paris pour supplier la régente de lui remettre – temporairement - la place de Sedan. Il aurait même proposé, pour preuve de sa bonne foi, de remettre ses enfants en otage au cardinal de Mazarin, nouveau conseiller de la Régente. Frédéric-Maurice de la Tour-d’Auvergne subit un refus qui ne calme pas ses velléités frondeuses. Lorsque la Fronde des princes éclate, en 1651, son épouse, résidant à Paris, est d’abord assignée à résidence, puis après une première tentative de fuite, est embastillée. Par l’entremise d’Anne de Gonzague, la duchesse est libérée ; Frédéric-Maurice retrouve donc sa femme à Pontoise, mais il décède rapidement après, en 1652.
De son union heureuse avec Eléonore de Bergh sont nés dix enfants dont Godefroy Maurice, grand chambellan de Louis XIV et premier habitant de l’Hôtel de Bouillon...

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16 February 2024

Le Vicomte de Turenne

Vous êtes-vous jamais douté que l’histoire de la maison de Bouillon rejoignait celle de la grande Histoire de France ? 
Chacun connaît pourtant le nom du vicomte de Turenne qui s’est illustré au cours du XVIIe siècle, notamment en devenant lors de la Fronde la tête de file des armées royales, contre son propre frère, le duc Frédéric-Maurice de Bouillon, qui, lui, se range du côté des frondeurs. 
Henri de la Tour d’Auvergne naît en 1611, au château de Sedan. Sa mère est une Orange-Nassau, une grande famille protestante, et c’est dans cette foi-là qu’est élevé le jeune Henri. Enfant, Henri n’est pas ce qu’on appellerait un esprit vif ; quoique toujours approfondies, ses réflexions sont le fruit d’un lent travail et l’on s’inquiète de savoir que sa place de cadet de famille le destine à la carrière de militaire, d’autant qu’il n’est pas robuste. Une anecdote, aujourd’hui entrée dans la légende, raconte qu’un soir, son père ayant une fois de plus raillé sa fragile constitution, Henri s’enfuit sur les remparts de Sedan, où on le retrouve endormi sur l’affût d’un canon- ayant voulu prouver sa bravoure à son entourage.
 
Il part se former militairement auprès de son oncle maternel, le prince Maurice d’Orange-Nassau, en entrant dans sa quatorzième année. Il est affecté à l’infanterie, en tant que simple soldat. La vie de soldat façonne le jeune Turenne qui restera toujours très proche de ses hommes, même une fois parvenu au haut commandement.
 
La France des années 1620 est secouée par les révoltes successives des places fortes protestantes, qui se greffent sur le chaos apporté par la guerre de Trente Ans. Turenne, de confession protestante, offre pourtant de mettre son épée au service de Louis XIII, malgré la défiance de Richelieu à son égard. Sa grande intelligence militaire le distingue notamment lors du siège de la Mothe. Rapidement, Turenne se rend irremplaçable et mène à bien les différentes opérations militaires qu’on lui confie.
 
Mais son frère aîné, Maurice-Frédéric de Bouillon, prince de Sedan, complote contre le cardinal de Richelieu avec les autres grands du royaume de France, ce qui dessert l’avancement d’Henri de la Tour d’Auvergne. Lors de la conjuration de Cinq-Mars, en 1642, le duc de Bouillon voit sa peine allégée en vertu des mérites militaires de son frère Turenne, qui travaille pendant ce temps à la conquête du Roussillon, et est nommé Maréchal de France en 1643 par Marie de Médicis.
 
Turenne passe un temps du côté des Frondeurs, mais se range très vite aux côtés du roi. C’est d’ailleurs lui qui va devoir affronter Condé, chef militaire avec qui, il déjà eu de nombreuses fois l’occasion de travailler. La bataille de Bléneau, en 1652, reste sans issue, mais contraint le prince de Condé à se réfugier dans les Flandres Espagnoles. Au service du roi d’Espagne, il dirige une fois encore ses armées et s’oppose de nouveau à Turenne dans la Guerre franco-espagnole à la bataille des Dunes (1658).
 
Après le décès de son épouse, Charlotte Caumont de La Force, qui le laissera inconsolable et sans postérité, il se convertit en 1668 au catholicisme, sous l’influence de Bossuet.
 
Remarquable par son courage et sa détermination à rester toujours à la tête de ses hommes sur le champ de bataille, Turenne prend également part à la guerre de Hollande. Il remporte entre autres la bataille d’Enthzeim en 1674. Les saisons se poursuivent, ainsi que les batailles, mais le brillant parcours militaire de Turenne est brusquement stoppé par un boulet de canon lors de la bataille de Salzbach, le 27 juillet 1675. Turenne est honoré partout dans le royaume, et son décès suscite un vaste mouvement de ferveur populaire.
 
Bien que décédé trop tôt pour connaître l’acquisition par son neveu de l’Hôtel de Bouillon, la renommée de Turenne alimente celle de la maison de Bouillon, dont subsiste aujourd’hui un hôtel très confidentiel à Versailles, mais que la Galerie Pellat de Villedon ouvre exclusivement pour vous. A défaut de vous faire revivre les chevauchées épiques du grand Turenne, l’Hôtel de Bouillon vous racontera l’histoire d’une époque pas encore tout à fait révolue.

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9 February 2024

Godefroy de Bouillon

Godefroy de Bouillon est né vers 1058, et mort en 1100 à Jérusalem. Les historiens peinent à s’accorder sur le lieu exact de sa naissance, mais il semble vraisemblable que Godefroy de Bouillon soit né à Boulogne-sur-Mer, le fief paternel. Ses parents, Eustache et Ide de Boulogne, sont issus de grandes lignées, son père étant descendant de Charlemagne et beau-frère du roi d’Angleterre Edward le Confesseur. D’un tempérament fougueux, Eustache consacre son énergie aux campagnes militaires, prenant notamment part à la Bataille d’Hastings qui permet à Guillaume le Conquérant d’accéder au trône d’Angleterre. Les biographes décrivent son épouse Ide comme une femme dynamique et très présente dans l’éducation de leurs trois fils, Eustache, Godefroy et Baudoin. Outre cela, on lui connaît également une grande piété, qui la pousse à fonder plusieurs abbayes, dont celle de Notre-Dame de la Chapelle et celle de Saint-Michel de Wast. Ide hérite, par son père, de nombreuses terres, et son unique frère hérite, lui, du duché de Bouillon et du duché de Basse-Lotharingie. Sans héritier, il fait venir auprès de lui le fils cadet de sa sœur, Godefroy, dont il prend en charge l’éducation.
 
Seulement, les titres de duc de Bouillon et de Basse-Lotharingie relèvent du pouvoir impérial, et en 1076, à la mort du duc, l’empereur du Saint Empire Romain Germanique tarde à transférer les duchés à Godefroy, désigné héritier de son oncle. Godefroy devient enfin duc de Bouillon en 1087, après avoir bataillé contre sa propre tante, Mathilde de Toscane, veuve de son oncle, et contre le duc de Namur, qui désiraient l’apanage de ces terres. Godefroy de Bouillon exerce un pouvoir ducal très novateur à une époque où le pouvoir reste extrêmement concentré entre les mains de l’empereur. Godefroy, au contraire, n’hésite pas à affirmer son propre pouvoir, en intervenant lui-même dans les litiges qui opposent ses sujets.
 
Le Pape Urbain II lance en 1095 un appel à la croisade, dans une chrétienté moralement affaiblie par les tensions politiques qui opposent de nombreux princes au pape.  L’appel ne laisse pas Godefroy de Bouillon insensible, qui fait vœux de se croiser s’il guérit d’un mal qui l’aurait atteint à cette période de sa vie.
 
L’engagement de Godefroy, en 1096, marque un tournant dans l’organisation générale de la croisade qui ressemblait jusqu’à présent à un vaste mouvement populaire. Godefroy est rejoint par ses frères Eustache et Baudoin. Pour avancer des fonds nécessaires à la levée d‘une armée, Godefroy met en gage son duché de Bouillon auprès de l’évêché de Liège. A Constantinople, leur armée est arrêtée par le Basileus Alexis Ier qui veut obtenir leur aide pour lutter contre les forces turques aux portes de son royaume. Alexis Ier les contraint en coupant les vivres des armées croisées. Mis sous pression, Godefroy de Bouillon lui prête serment afin que le basileus laisse ses troupes poursuivre leur chemin. Les armées se remettent en route – une route dure et éprouvante pour les hommes dont les rangs s’éclaircissent au fur et à mesure de la marche. Les armées croisées, désormais assermentées à Alexis Ier, vont d’abord se confronter aux turcs à Antioche.  La prise d’Antioche, en juin 1098, après huit mois de siège, vient remonter le moral des hommes, mais également cristalliser les tensions qui existent au sein du commandement des armées. Les décisions stratégiques sont effectivement difficiles à prendre à plusieurs, et la mort du prélat pontifical qui faisait figure d’autorité rend l’entente plus difficile encore. Alexis Ier n’honorant pas ses devoirs vis-à-vis de ses vassaux croisés, ceux-ci se considèrent relevés de toute obligation à son égard, et reprennent leur chemin vers Jérusalem qu’ils prennent en janvier 1099.
 
Cette victoire appelle à la création d’un nouveau royaume, satellite des États Pontificaux italiens. On pense un premier temps placer Raymond de Toulouse à la tête de cette nouvelle terre, mais c’est finalement à Godefroy de Bouillon qu’échoit cet honneur. Alors qu’on lui proposait la couronne pour régner sur le royaume, on prête à Godefroy de Bouillon cette réponse légendaire : il ne porterait pas une couronne d’or là où le Christ en avait porté une d’épines.
 
Mais la vie politique de Godefroy de Bouillon à Jérusalem ne dure pas longtemps, puisqu’il meurt dans des conditions mystérieuses en juillet 1100.
 
Le titre de Duché de Bouillon reste à l’évêché de Liège jusqu’au XVe siècle où la famille de La Marck récupère le titre, un de ses membres ayant été évêque de Liège. Puis un comte de la Tour d’Auvergne épouse, au milieu du XVIe siècle, l’unique héritière de cette lignée, faisant rentrer le duché de Bouillon dans le fief de la Maison de la Tour d’Auvergne. 

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8 September 2023

L'Hôtel de Bouillon, un hôtel particulier à Versailles sous Louis XIV

Du petit bourg qu’il était, Versailles voit son urbanisme se transformer à l’arrivée de Louis XIV. On désigne désormais le quartier au sud du château « Vieux Versailles », par opposition à la « ville-neuve », sur l’autre rive du château, où la noblesse désireuse d’avoir un pied-à-terre au plus près du pouvoir fait construire ses hôtels particuliers. La reine elle-même y fait construire ses propres écuries, qui abritent de nos jours la cour d’appel de Versailles.
 
Ce quartier était délimité au Nord et à l’Est par le château ainsi que par le parc et l’étang de Clagny. Il comprenait notamment la rue de la Paroisse, la place du marché, la rue et la place Hoche ainsi que la rue des Réservoirs et la rue de la Pompe (l’actuelle rue Carnot). La présence d’une pompe à eau, sur l’emplacement de l’hôtel de Pompadour, donne son nom à la rue. Cette pompe avait été commandée par Louis XIV en 1662 à son fontainier Pierre de Francine, afin d’alimenter la grotte de Thétis qui est détruite en 1686 pour construire à sa place la chapelle royale. Cette pompe, qui se trouvait dans une tour octogonale située dans la rue des Réservoirs acheminait l’eau depuis l’étang de Clagny et disparaît avec la destruction de la grotte.
 
Si l’entrée de l’hôtel de Bouillon est aujourd’hui située au 2 bis rue Carnot (rue de la Pompe), au XVIIe siècle elle se situait au 10 rue des Réservoirs, faisant l’angle et s’étendant jusqu’au 4 rue Carnot. L’hôtel était placé au cœur d’un réseau immobilier prestigieux, les Bouillons ayant pour voisin les Trémoilles, les Noailles, les Orléans… Les familles ne vivaient pas exclusivement dans leurs hôtels, car pour beaucoup, leur charge à la cour autorisait un logement de fonction au château, comme ce fut le cas pour le duc de Bouillon, Godefroy-Maurice de la Tour d’Auvergne. 
Ces hôtels suivaient des plans urbanistiques poussés, sur les plans des architectes royaux. L’Hôtel de Bouillon est ainsi construit d’après les dessins de Louis Le Vau, puis de Jacques Gabriel, faisant de l’Hôtel de Bouillon un vrai témoin de l’histoire versaillaise.

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9 August 2023

Le périple de la commode de Gaudreaus pour la chambre du roi

Qui n’a pas fait attention à la remarquable commode de Gaudreaus, valorisée lors de l’exposition Louis XV, Passions d’un roi ? Livrée en 1739 pour la chambre du roi à Versailles, la commode de Gaudreaus marque les esprits par la richesse de ses bronzes, si fournis qu’ils en masquent le frisage du meuble. Pourtant, sa présence sur le territoire français a paradoxalement relevé de l’exceptionnel.

Au décès de Louis XV en 1774, la commode échoit en effet au duc d’Aumont, premier gentilhomme à la chambre du roi, qui, selon les droits rattachés à sa charge, hérite du mobilier de la chambre royale. Les archives relatent ainsi que le duc d’Aumont emporte « « les meubles qui étaient dans la chambre, dans le cabinet du Conseil et celui de la Pendule du feu roi » (Arch. nat., O1 199, fol. 109). Mais en 1774, le néoclassicisme prévaut, bien éloigné du goût rocaille par tout ce qu’il a de rectiligne. Le duc d’Aumont, qui marque une dilection pour le néoclassicisme, envoie donc la commode de Gaudreaus dans sa propriété de province, au château de Guiscard. Là-bas, ce n’est ni dans sa chambre, ni dans les salons, que l’on retrouve la commode à la mort du duc, mais dans une chambre à côté de la chapelle. Dédaignée, la commode disparaît des archives. La vente des collections du duc, en 1782, puis la vente du château de Guiscard par sa petite-fille la duchesse de Mazarin, en 1823, ne mentionnent pas cette commode pourtant extraordinaire.

Lorsqu’on la retrouve enfin, en 1865, elle est passée de l’autre côté de la Manche, chez le 4e marquis de Hertford. Néanmoins, les archives de la maison des marchands français Beurdeley ont conservé une photographie sur laquelle apparaît la commode de Gaudreaus, quelques bronzes en moins. Cela laisse à penser que le marchand Louis-Auguste Beurdeley peut être à l’origine de cette transaction, car nous savons en effet que les Beurdeley comptaient parmi leurs clients le marquis de Hertford. Son éloignement de Versailles, qui aurait dû la protéger de l’exil qui a frappé bon nombre des meubles royaux, n’empêche ainsi pas la commode de Gaudreaus de voyager hors de France. Elle fait désormais partie des collections anglaises publiques, par le leg effectué en 1894 par la veuve du 5e marquis de Hertford, Charlotte Wallace, décédée en 1897. Son testament précise que si sa collection va à l’Etat britannique, celui-ci s’engage en contrepartie à ne jamais rien modifier, par ajout ou par vente. Faire quitter la commode de son musée a été rendue possible en 2019, par un assouplissement des conditions de prêt.

D’un rocaille flamboyant, le commode a ainsi pu, le temps d’une exposition, « rentrer à la maison », pour le plus grand bonheur des érudits et des passionnés. Des passionnés comme vous, comme nous.

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29 July 2023

Le périple du rouet de Marie-Antoinette

Une congrégation qui fait un don au château de Versailles, il n’en faut pas beaucoup plus pour intriguer. Comment un ordre religieux, qui mène par vocation une vie de renoncement, peut-il offrir un objet au château incarnant les fastes de l’ancien Régime ? C’est pourtant bien ce qui s’est passé en 1978, lorsque la congrégation du Sacré-Cœur de Lyon offre au château de Versailles un petit rouet de dame, qui aurait appartenu à Marie-Antoinette.

La provenance du rouet a pu être entièrement retracée, par voie de tradition. Il faut remonter en 1792, lorsque Marie-Antoinette, incarcérée au temple, se sépare de son personnel. Mademoiselle Lemeneux, sa femme de Chambre, repart avec un petit rouet qu’elle conserve avec elle. Devenue supérieure de la congrégation du Bon Pasteur, Mademoiselle Lemeneux confie le rouet à une bienfaitrice de l’ordre, Madame de Barmondière. Cette demoiselle de la haute bourgeoisie lyonnaise, connue dans la région pour son extrême générosité, fait tout naturellement don de ce rouet historique au couvent qui le conserve. Après la loi séparatiste de décembre 1905 qui bannit tout ordre religieux de France, la congrégation trouve refuge à Ixelles, en Belgique, où elle emporte avec elle le rouet. En 1978, l’ordre revenu en France offre à son tour le rouet de table au château de Versailles.

Ce rouet est aujourd’hui conservé dans le corps central du château de Versailles, dans l’appartement intérieur de Marie-Antoinette.

Tout comme celui que nous exposons en ce moment à la Galerie Pellat de Villedon, ce rouet est le témoin de son temps. A la fois utile et esthétique, il s’invite dans les grandes demeures pendant le XVIIIe siècle. Il trouve même sa place dans les salons, puisqu’il permet aux femmes de s’occuper tout en tenant la conversation. Cette activité de femme d’intérieur était associée à l’image de la femme vertueuse : Madame de Pompadour n’hésite pas, pour son dernier grand portrait officiel, à se faire représenter à son métier à tisser (Drouais, Madame de Pompadour, 1763-64, National Gallery, Londres), comme pour se défaire de l’image sulfureuse qu’on lui avait imputée.

Le rouet, pratique car mobile, a donc eu une place de choix dans les intérieurs féminins de la deuxième moitié du siècle. On peut par exemple s’en référer au portrait conservé au musée Carnavalet peint par Jacques Aved et, où l’on voit Françoise Marie Pouget (supposée), dans un intérieur bourgeois, filer la laine sur son petit rouet. Certains rouets, comme celui de Marie-Antoinette ou celui de la Galerie Pellat de Villedon, sont subtilement décorés, passant ainsi d’objets utilitaires à pièces d’apparat.

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20 July 2023

Le périple d'une sculpture à Versailles

Le groupe sculpté de Zéphyr, Flore et l’Amour au château de Versailles


Le visiteur qui arpente les salles du château de Versailles en 2023, a pu s’étonner de voir le nom de l’Angola figurer sur le cartel d’une sculpture française du XVIIIe siècle, visible en ce moment dans les appartements de la dauphine. Il s’agit de Zéphyr, Flore et l’Amour, tous trois sculptés dans trois blocs de marbre différents puis réunis en un groupe que l’Angola a donc offert à la France en 2022.
Comment donc cette œuvre s’est-elle vue offerte par ce pays lointain ?

Les choses commencent en 2016. Une ancienne photographie en noir et blanc du groupe de Zéphyr et Flore attire l’attention du conservateur des sculptures du château de Versailles, Lionel Arsac, alors qu’il consultait un ouvrage de référence sur le sujet (François Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th Centuries). Cette statue était effectivement connue des archives qui retracent son historique, en perdent la trace au XXe siècle.

En 1713, Louis XIV passe commande auprès de deux sculpteurs, Philippe Bertrand et René Frémin, d’un groupe sculpté représentant Zéphyr et Flore. Mais le roi meurt deux ans après sans voir sa commande achevée, et est suivi dans la tombe du sculpteur Philippe Bertrand. Jacques Frémin, lui, part au service de Philippe V d’Espagne en 1722. Le chantier échoit donc à un autre académicien des Beaux-Arts, Jacques Bousseau, qui achève de sculpter le groupe en 1726.

Il est d’abord exposé dans la galerie des antiques, avant d’être offert par le roi au marquis de Marigny en 1769. C’est donc bien naturellement que la sculpture fait partie des lots exposés lors de la vente des biens du marquis de Marigny en 1881, au cours de laquelle elle est achetée par un grand collectionneur, Alphonse de Rothschild.
Lionel Arsac parvient à remonter la piste jusqu'à Alphonse de Rothschild, identifié comme le dernier propriétaire connu de l’œuvre. Il se lance alors dans une enquête généalogique et biographique qui doit lui permettre, outre d’identifier les potentiels héritiers, d’identifier les différentes demeures du baron. Ce travail de longue haleine le mène au château de Boulogne, de Ferrières… sans déboucher sur quoi que ce soit. Il apprend alors que l’ambassade de l’Angola fut un temps l’hôtel Éphrussi-Rothschild. En visionnant sur Google View les jardins de l’ambassade, il remarque des points blancs, qui pourraient être d’importantes statues, et demande alors l’autorisation de se rendre sur place.

L’enquête qui durait depuis plus de deux ans portait ses fruits. Lionel Arsac redécouvre ce trésor perdu de la sculpture française, que l’Angola a gracieusement accepté de donner à la France, moyennant la mise en place d’un partenariat culturel. C’est ainsi qu’elle est aujourd’hui visible au domaine du château de Versailles, où elle s’apprête à intégrer les collections permanentes, à deux pas de l’Hôtel de Bouillon qui recèle également des merveilles dont nous nous ferons un plaisir de vous conter l’histoire lorsque vous viendrez nous voir.

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13 May 2023

Dominique Aufort

Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous présenter les membres de l’équipe de la Galerie Pellat de Villedon. Vous les avez peut-être déjà croisés dans les pièces de l’hôtel de Bouillon, conversés avec eux par email ou même été livrés par l’un d’eux. Leur portrait vous permettra de mieux les connaître, parce qu’ils vous accompagnent dans votre collection, ils vous proposent une rencontre entre passionnés. Voici Dominique :


Quel est son parcours ?

Six mois après son ouverture, j’ai intégré la Galerie Pellat de Villedon. Aujourd’hui, cela fait 16 ans que je travaille aux côtés de Ludovic, le fondateur de la galerie éponyme. J’ai connu et participé aux différentes étapes de maturation de la Galerie : les agrandissements, les liens d’amitié se solidifiant avec de nombreux clients, les meubles et objets exceptionnels qui sont passés entre nos mains.
Après avoir fait mes études d’ébénisterie à Saint Luc en Belgique, j’ai pratiqué la restauration de meubles pendant plusieurs années. J’y ai appris les montages, l’importance des matériaux, observé toute la partie technique. J’ai particulièrement travaillé autour du vernis.
Par la suite, j’ai rencontré un marchand parisien pour qui j’ai travaillé pendant un long moment. J’ai eu l’occasion de découvrir les salons internationaux notamment.



Quel est son rôle à la Galerie ?

Mon travail consiste d’une part à m’occuper des acquisitions, c’est-à-dire proposer, échanger avec monsieur Pellat de Villedon au sujet d’œuvres d’intérêts techniques, historiques ou esthétiques. Pourquoi tels meubles seraient intéressants à proposer ? Comment l’exposer ? etc. Je m’occupe personnellement des livraisons afin de conseiller et présenter au mieux aux clients venant d’agrandir leur collection ou souhaitant essayer une nouvelle pièce dans leur intérieur.
Je m’attache aussi à la restauration de certains objets et à une présentation optimum à l’Hôtel de Bouillon. De ce fait, je dirige toute la scénographie que je fais évoluer chaque mois.
Enfin, le suivi général des collectionneurs, de leurs envies, de leurs besoins fait partie de mon quotidien.


Pourquoi avoir choisi le XVIIIe siècle ?

J’ai la chance de pouvoir travailler dans un milieu qui montre bien ce que suggère à mes yeux le XVIIIe siècle. Il représente pour moi la qualité, le goût, la finesse et le raffinement français.


En quoi la Galerie Pellat de Villedon se différencie-t-elle ?

La Galerie se différencie par le charme indéniable de son hôtel. En effet, la beauté de son jardin, la proximité avec le château de Versailles, son passé historique font de cet espace un endroit atypique pour acquérir des œuvres d’art. Par ailleurs, nous avons le souci de nos clients avec lesquels nous entretenons des relations de confiance et souvent d’amitié. Les dîners aux chandelles que nous développons depuis de nombreuses années font partie de l’expérience que nous proposons.
Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous présenter les membres de l’équipe de la Galerie Pellat de Villedon. Vous les avez peut-être déjà croisés dans les pièces de l’hôtel de Bouillon, conversés avec eux par email ou même été livrés par l’un d’eux. Leur portrait vous permettra de mieux les connaître, parce qu’ils vous accompagnent dans votre collection, ils vous proposent une rencontre entre passionnés. Voici Dominique :


Quel est son parcours ?

Six mois après son ouverture, j’ai intégré la Galerie Pellat de Villedon. Aujourd’hui, cela fait 16 ans que je travaille aux côtés de Ludovic, le fondateur de la galerie éponyme. J’ai connu et participé aux différentes étapes de maturation de la Galerie : les agrandissements, les liens d’amitié se solidifiant avec de nombreux clients, les meubles et objets exceptionnels qui sont passés entre nos mains.
Après avoir fait mes études d’ébénisterie à Saint Luc en Belgique, j’ai pratiqué la restauration de meubles pendant plusieurs années. J’y ai appris les montages, l’importance des matériaux, observé toute la partie technique. J’ai particulièrement travaillé autour du vernis.
Par la suite, j’ai rencontré un marchand parisien pour qui j’ai travaillé pendant un long moment. J’ai eu l’occasion de découvrir les salons internationaux notamment.



Quel est son rôle à la Galerie ?

Mon travail consiste d’une part à m’occuper des acquisitions, c’est-à-dire proposer, échanger avec monsieur Pellat de Villedon au sujet d’œuvres d’intérêts techniques, historiques ou esthétiques. Pourquoi tels meubles seraient intéressants à proposer ? Comment l’exposer ? etc. Je m’occupe personnellement des livraisons afin de conseiller et présenter au mieux aux clients venant d’agrandir leur collection ou souhaitant essayer une nouvelle pièce dans leur intérieur.
Je m’attache aussi à la restauration de certains objets et à une présentation optimum à l’Hôtel de Bouillon. De ce fait, je dirige toute la scénographie que je fais évoluer chaque mois.
Enfin, le suivi général des collectionneurs, de leurs envies, de leurs besoins fait partie de mon quotidien.


Pourquoi avoir choisi le XVIIIe siècle ?

J’ai la chance de pouvoir travailler dans un milieu qui montre bien ce que suggère à mes yeux le XVIIIe siècle. Il représente pour moi la qualité, le goût, la finesse et le raffinement français.


En quoi la Galerie Pellat de Villedon se différencie-t-elle ?

La Galerie se différencie par le charme indéniable de son hôtel. En effet, la beauté de son jardin, la proximité avec le château de Versailles, son passé historique font de cet espace un endroit atypique pour acquérir des œuvres d’art. Par ailleurs, nous avons le souci de nos clients avec lesquels nous entretenons des relations de confiance et souvent d’amitié. Les dîners aux chandelles que nous développons depuis de nombreuses années font partie de l’expérience que nous proposons.

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6 May 2023

Manon Maurice

Aujourd’hui, nous sommes heureux de vous présenter les membres de l’équipe de la Galerie Pellat de Villedon. Vous les avez peut-être déjà croisés dans les pièces de l’hôtel de Bouillon, conversés avec eux par email ou même été livrés par l’un d’eux. Leur portrait vous permettra de mieux les connaître, parce qu’ils vous accompagnent dans votre collection, ils vous proposent une rencontre entre passionnés. Voici Manon :


Quelle est son rôle à la Galerie ?

Je m’appelle Manon Maurice. Je travaille à la Galerie Pellat de Villedon depuis bientôt quatre ans maintenant. Je prends soin des collectionneurs qui nous font confiance, je participe à l’élaboration des évènements, je m’occupe de la communication, de la rédaction des fiches descriptives et des recherches entre autres. Je suis attentive à ce que l’expérience de nos clients soit la plus enchanteresse possible dans toute sa globalité.


Quel est son parcours ?

Dès mon enfance, j’ai su que je voulais travailler dans le monde de l’art. Ma maman me trainait dans les musées et mon papa me perdait dans les salles des ventes. C’est donc naturellement, après mon Bac, que j’ai réalisé une licence sur le marché de l’Art à l’EAC Paris. Très vite, je me suis spécialisée dans les arts décoratifs du XVIIIe siècle, entre achats compulsifs de livres introuvables sur le sujet et expositions dans la capitale. Mon profil de jeune femme passionnée de décoration a très vite voulu expérimenter le contact avec les œuvres. J’ai donc postulé pour un stage et c’est ainsi que je suis entrée dans la famille Galerie Pellat de Villedon. J’ai apporté avec moi un regard jeune, une envie de s’inspirer d’industries parallèles, et une volonté de redonner à ce domaine la splendeur qu’il mérite.


Pourquoi avoir choisi le XVIIIe siècle ?

Les arts décoratifs français du XVIIIe siècle est un domaine de spécialité dans lequel je crois. D’une part, je crois en lui de manière objective : les œuvres qu’il propose sont appréciées du monde entier, par tous les âges, venant de tous les horizons, et de toutes les époques. Ce goût universel a produit des œuvres qui ont traversé les siècles d’Histoire, montrant une France fer de lance dans l’artisanat et dans le luxe. Ce sont des œuvres qui, en plus d’être jolies à regarder, posséderont toujours une valeur. De manière plus personnel, dois-je témoigner du nombre d’heures sur lesquelles je passe à observer les détails de mon bureau alors que je le vois tous les jours ? La complexité qu’elle soit technique, décorative ou esthétique me fascine tout comme l’émotion que j’éprouve lorsque j’ouvre une commode, geste fait 300 ans avant moi par son commanditaire.


En quoi la Galerie Pellat de Villedon se différencie-t-elle ?

Pour les amateurs, la Galerie Pellat de Villedon, c’est d’une part l’Hôtel de Bouillon : un hôtel particulier à Versailles ouvert à tous célébrant le XVIIIe siècle, un lieu d’échanges entre passionnés, un espace culturel bouillonnant à côté de la capitale. Nous y trouvons une sélection de ce que l’on appelle « l’œil » de monsieur Pellat de Villedon, qui marque profondément l’identité de la Galerie. Les collectionneurs l’apprécient comme les clients d’une haute maison de couture apprécient ce que propose son directeur artistique. Mais à mes yeux, ce qui fait véritablement de la Galerie, la Galerie Pellat de Villedon, c’est sa façon de montrer les œuvres : placées comme dans une demeure XVIIIe ou même comme chez vous, l’immersion est totale et permet aux collectionneurs de se projeter. La Galerie n’a pas du tout une approche muséale et préfère remettre les œuvres dans leur contexte en mettant en avant leur utilisation première : nous pouvons nous asseoir sur les fauteuils et faire couler la cire sur les bougies.
Par ailleurs, cette scénographie s’accompagne de l’expérience du client. Il est reçu comme chez le duc de Bouillon. Ce « comme à la maison », si cher à monsieur Pellat de Villedon, commence dès la sonnerie de la porte : nous vous proposons d’enlever votre manteau, le petit teckel vient vous dire bonjour, les collaborateurs s’attachent à vous connaitre personnellement pour vous conseiller au mieux. Il est possible selon les saisons de discuter au coin du feu ou dans le jardin à la française, etc.
Les choix des œuvres et le moment intime vécu à nos côtés symbolisent à coup sûr ce qu’est la Galerie Pellat de Villedon.

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28 April 2023

Son entrée

La première impression, si elle n’est pas forcément la plus authentique, reste néanmoins d’une importance vitale dans l’appréhension que nous avons de notre environnement. Vos amis n’échappent pas à cette règle, lorsqu’ils découvrent pour la première fois votre demeure ; ils peuvent se faire une idée de vos goûts dès la porte franchie. Pour cette raison, il importe de prendre soin de votre vestibule, comme de n’importe quel autre lieu de la maison. Découvrons alors quelles pièces la Galerie de Villedon vous propose, pour faire de votre entrée une pièce agréable à vivre.

Une console : Quel que soit le style que vous affectionniez, une console habillera votre pièce en alliant l’utile à l’agréable. Vous pourrez aussi bien y déposer vos clés qu’y placer un vase qui contiendra les plus belles fleurs de saison. Si sa surface vous en donne le loisir, vous pouvez encore y exposer votre collection de statuettes, ou un bronze monté acheté à l’Hôtel de Bouillon.

Une grande glace : Outre le fait qu’il soit toujours utile de pouvoir jeter un dernier coup d’œil à sa tenue avant de sortir, un miroir vous permettra, par l’illusion des reflets, d’agrandir et d’illuminer votre pièce.

Un tapis : Le tapis semble être votre meilleur allié afin de rendre votre intérieur le plus chaleureux possible dès que vous y pénétrez. Que vous l’aimiez ancien ou plus contemporain, il est l’ingrédient au graphisme coloré qui distinguera votre hall des autres pièces de la maison.  

Les éléments muraux : Une série de gravures, une collection d’objets présentés sur leur console murale en bois sculpté, un superbe cartel… N’ayez pas peur de décorer cette pièce où l’on ne fait souvent que passer. Si l’agencement de votre entrée vous en laisse l’espace, la galerie vous suggère de placer de part et d’autre une paire de lions en terre cuite, comme vous pouvez en voir à l’Hôtel de Bouillon. Vous pourrez alors être sûr que votre entrée sera bien gardée !

Une lanterne : Suspendue au plafond, la lanterne offre l’avantage d’être à la fois raffinée et discrète. Il s’agit d’un « must have » pour une entrée.

Un élément de fontaine : Quoi de mieux que de détourner un objet de sa fonction initiale pour en garder la valeur ornementale ? Un élément de fontaine, avec sa vasque, se prête bien à ce jeu-là pour accueillir les clés.


Votre entrée, ainsi parée, en deviendra si agréable à vivre qu’elle fera le bonheur des invités aussi bien que des habitants de votre maison.

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21 April 2023

Sa cuisine

La cuisine incarne le lieu de vie par excellence. Plus encore en France où le repas fait partie de ces traditions que notre culture a élevées au rang d’art.


La mode tend à faire de la cuisine actuelle un nouveau lieu de partage, pouvant même aller jusqu’à supplanter la salle à manger sur laquelle elle est de plus en plus régulièrement ouverte. La cuisine est donc au cœur de tout projet de décoration. Son agencement doit être chaleureux, baigné de lumière, pour donner un sentiment d’espace. Afin de casser le côté industrieux de tous ces instruments ménagers abrités dans une cuisine, miser sur les éléments décoratifs vous permettra d’apporter de l’âme à l’endroit. Voici quelques-unes de nos suggestions :

Les trophées : Vous pouvez ainsi suspendre aux murs des trophées de chasse, pour une ambiance de logis. Toujours impressionnant, ces éléments apportent une certaine présence.

Les porcelaines et faïences : Accrocher votre collection de porcelaines en camaïeu de bleus, de verts, peut-être même de rouges, saura donner à la pièce de la gaîté et beaucoup de caractère.
Il ne faut également pas hésiter à jouer sur les matières, qui viennent trancher avec l’aspect froidement utilitaire d’une cuisine. Nous assistons depuis quelques temps au grand retour des carreaux de faïence,

Les tables en menuiserie : Les amateurs d’une ligne sobre et humble pourront tout à fait trouver leur bonheur dans une belle table en chêne massif.

Le sol : Le sol a évidemment son importance. Si les tommettes assurent le charme de votre cuisine, celle-ci peut également prendre un tour plus contemporain, avec un sol de marbre ou, plus graphique, un dallage en noir et blanc.


L’Hôtel de Bouillon offre justement à la location un espace unique, sa cuisine, dont la décoration vous plonge dans l’ambiance chaleureuse de ces retours de chasse, où le vin est aussi bon que l’est la compagnie. Peut-être même cette cuisine sera-t-elle la vôtre, le temps d’une soirée, si l’envie vous prenait de la privatiser ?

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14 April 2023

Son jardin

Si vous êtes passé à l’Hôtel de Bouillon, vous avez pu y constater l’importance que nous attachons à la décoration, ce jusqu’au jardin. Pour fêter le printemps, la Galerie Pellat de Villedon est donc heureuse de vous partager ses astuces qui contribueront à faire du vôtre un vrai havre.


Le vase Médicis : Un jardin d’agrément ne prend son sens que s’il est bien évidemment fleuri. La Galerie recommande vivement d’avoir recours aux vases Médicis, dont elle propose une importante sélection en galerie. Ils permettent d’offrir aux fleurs une mise en valeur élégante, où la ligne sculpturale du vase s’allie à la délicatesse des fleurs.

Les sculptures : Il ne faut pas hésiter à insérer dans votre jardin des éléments de sculpture, que ce soient des fontaines, de la statuaire… Elles apportent de la vie au jardin en y créant des effets de surprise qui charmeront le visiteur.

Les buis : Rien de plus français qu’un jardin aux espaces cloisonnés. Comme Le Nôtre s’est plu à le faire à Versailles, usez et abusez des allées bordant les pelouses, des buis taillés et des bosquets, qui permettent de façonner un jardin où vous prendrez plaisir à déambuler, tout comme nos clients et amis savourent leur passage dans le jardin de l’Hôtel de Bouillon.

Les caisses à oranger : Comme au château de Versailles, compléter votre jardin en y ajoutant des caisses à oranger. Tout en bois et de tailles variables, elles sont idéales pour concevoir un ensemble harmonieux et structuré.

Le treillage : Dans la plus pure tradition des jardins de Versailles, les treillages assurent caractère et élégance à votre jardin. Ils peuvent créer des volumes, ou encore supporter des feuillages grimpants qui vous feront de l’ombre aux heures les plus chaudes.

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8 April 2023

10 choses à savoir sur le bureau plat

Les beaux jours qui arrivent vous font de l’œil par la fenêtre du bureau que le printemps rend plus lumineux. C’est alors que vous vous rendez compte que vous n’aviez jamais accordé d’attention à cette table sur laquelle vous travaillez depuis de nombreuses années, qui est connue sous l’appellation de bureau plat. Mais qu’est-ce qu’un bureau plat ?


1- Le terme « bureau » apparaît tardivement (en 1668 selon Daniel Alcouffe), et s’explique du fait de son lien avec les tables couvertes de bure. Il est couvert d’un plateau marqueté au XVIIe, et ensuite le plus souvent gainé de cuir ou de feutre au XVIIIe.

2- André-André Boulle semble avoir été le précurseur des bureaux plats. Sa production atteste, dans un souci de praticité, de la disparition progressive des différents tiroirs à caissons, pour ne plus que garder un rang de tiroirs en ceinture.

3- Depuis Félix Faure jusque sous Emmanuel Macron, le bureau du salon doré de l’Elysée était celui créé par Charles Cressent. VGE avait gardé son bureau plat en acajou estampillé Riesener qui provenait du ministère des Finances

4- Malgré une forme de base assez simple, le bureau plat subit les variations de goût qui lui permettent de s’insérer dans un style ou un autre. Nous pouvons à ce titre retenir le bureau de Lallive de Jully, effectué en 1757 par Baumhauer, et qui fait date en histoire de l’art, car il est totalement avant gardiste. Il est en effet d’un vocabulaire tout à fait néoclassique, à une époque où le Rocaille arrive à sa maturité.

5- Le travail étant encore entièrement manuel, il courant que l’artisan ne travaille les finitions des quatre côtés d’un meuble destiné à être placé contre un mur. Mais le bureau plat étant destiné à être placé au centre d’une pièce, il est orné sur ses quatre côtés, que ce soit de bronzes ou d’un riche jeu de marqueterie.

6 - Afin de pouvoir y ranger plus de papiers, les ébénistes vont inventer une typologie nouvelle de meuble, qui répond directement à celle du bureau plat : le cartonnier, ou serre-papiers. Ce petit meuble indépendant, formant armoire dans le bas et casiers en sa partie supérieure, permettait de stocker une quantité plus importante de documents que ne le permettait un bureau plat seul.

7- Selon la pièce où ses propriétaires le destinent, le bureau plat voit sa taille varier. Les plus petits sont dit « de dame » ; d’autre, de volume imposant, sont dit « table de bibliothèque » parce qu’ils permettaient à deux personnes de travailler ou de consulter des ouvrages simultanément sur une même table.

8- Selon la pièce où le propriétaire le destinent le bureau plat voit sa taille varier. Les plus petits sont dits « de dame » et se rencontrent dans les chambres.

9 - Très élégant et fonctionnel, le bureau plat s’insère dans un décor de chambre aussi bien que dans celui d’un salon. Il reste un classique que n’ont pas dédaigné les plus grands décorateurs, comme Peter Marino pour son bureau de Manhattan, ou encore Yves Saint Laurent et Pierre Bergé pour leur résidence parisienne.

10 - Pour accompagner les bureaux plats, les menuisiers créèrent de nouvelles assises, appelés fauteuils à bureaux. Originaux, ils peuvent avoir des pieds médians ou encore être tournant.

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30 March 2023

10 choses à savoir sur Riesener

Jean-Henri Riesener est nommé ébéniste de la Couronne en 1774. Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir dix faits marquants qui font de Jean-Henri Riesener un ébéniste exceptionnel.


1- Riesener, à la mort de son maître Jean-François Oeben en 1764, épouse la veuve de ce dernier, et reprend ses ateliers en évinçant Leleu qui travaillait également pour Oeben.

2 - Soucieux de faire connaître son nom, Riesener va signer le bureau du Roi, commencé par Oeben qui en avait obtenu la commande en 1760, et qui en avait constitué les plans et le bâti. Ce travail est mis dans l’ombre de celui de son ambitieux successeur.

3 - Le bureau du roi reste neuf ans dans les ateliers d’Oeben qui meurt avant de voir son œuvre finie. L’avancée de sa création est si longue, que le bureau est déjà démodé lorsqu’il entre au château de Versailles. Le goût néo-classique a déjà pris largement le dessus du goût rocaille.

4 - Daniel Meyer interroge la probité de Riesener en relevant la mention de « bois exotiques » dans les inventaires du bureau du roi, ce qui influait nécessairement sur le coût de la création. Or les bois dits exotiques sont peu présents sur le bureau. Une manière pour Riesener de tromper l’administration du Garde-Meuble et de renflouer ses poches ? Une piste qui n’est pas exclue, mais qui reste à éclaircir. 

5 - Le peintre romantique Eugène Delacroix est le petit-fils de sa femme Marguerite Vandercruse, veuve Oeben. Il est ainsi le cousin des petits-enfants de Riesener, issus de sa propre union avec Marguerite.

6 - Doué d’un sens commercial aigu, Riesener va flatter le goût de son protecteur, le marquis de Fontanieu, intendant au garde-meuble du roi, en insérant dans ses marqueteries des motifs de vases qui répondent à la prédilection du marquis pour cette ornementation.

7 - Bien avant Gabrielle Chanel, Jean-Henri Riesener comprend qu’il lui faut créer un « style Riesener » qu’il développe sur ses commodes à ressaut, identifiables au premier coup d’œil. Ce modèle connaît un franc succès auprès des plus grands nobles qui veulent tous avoir une commode de Riesener chez eux. Marie-Antoinette, Madame Adélaïde, la Comtesse de Provence, Louis XVI pour plusieurs de ses châteaux ont, entre autres, fait appel aux talents artistiques de Riesener.

8 - La plus grosse commande reçue par Jean-Henri Riesener, en 1776, fut une commode pour la chambre à coucher de la comtesse de Provence, à Versailles, aujourd’hui conservée au Waddesdon Manor.

9 - D’après Daniel Alcouffe, Riesener était, avec André-Charles Boulle, le seul ébéniste de l’Ancien régime encore connu et apprécié au milieu du XIXe.

10 - Du fait de leur insolation, les marqueteries de Riesener nous sont parvenues dans la teinte naturelle de leur bois. En réalité, il n’était pas rare que les meubles soient peints de bleu, jaune, rouge pour ajouter à la préciosité des décors minutieux.

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24 March 2023

10 choses à savoir sur la paire de commodes de la chambre de Louis XIV au Grand Trianon

Connaissez-vous vraiment l’œuvre de Charles-André Boulle ? Son travail, repris, copié, pastiché ad nauseam sous Napoléon III, fait date dans l’histoire du meuble. Nous vous emmenons aujourd’hui dans les coulisses d’une de ses œuvres clé, les commodes de la chambre du Roi au Grand Trianon, en vous faisant découvrir 10 choses à retenir sur cette paire.


1 - Il s’agit des premières commodes de l’Histoire ! Plus précisément, ces commodes sont les premières documentées comme telles, mais elles ne sont pas les premières réellement existantes. Les premières commodes sont jusqu’alors désignées sous le terme de « bureau », ou « bureau en commode », dont elles sont directement héritées.

2 - La provenance des commodes est parfaitement traçable ! Il s’agit d’un élément rare pour un meuble. Livrées en 1708 et 1709 pour la chambre du roi au Grand Trianon, leur présence y est encore attestée en 1769 (Inventaire du Grand Trianon, 1769), puis en 1776, 1787 et 1789. Elles partent en 1790 pour le Garde-Meuble de Paris, pour ensuite prendre la direction de la Bibliothèque Mazarine vers 1795. La bibliothèque les mit en dépôt en 1932 au château de Versailles qui les a maintenant réintégrées à ses collections.

3 - Les formes galbées, qui s’éloignent des commodes dites « mazarines » encore répandues, sont tout à fait nouvelles pour l’époque et annoncent les commodes en tombeau.

4 - La paire de commodes, ayant appartenue au XIXe siècle à la Bibliothèque Mazarine à Paris, fut, par abus de langage, surnommée paire de « commodes Mazarines ».

5 - Le galbe de cette commode ne suit encore qu’un mouvement vertical. Les premières commodes au double mouvement galbé, vertical et horizontal, n’apparaissent qu’après 1725.

6 - L’ingéniosité de Boulle se voit sur le piètement de la commode constituée de huit pieds, et disposée de telle sorte que le meuble semble se répartir sur quatre pieds, comme il sera d’usage par la suite. Nous assistons ici à la transition des codes mobiliers XVII à ceux XVIIIe siècle.

7 - Les bronzes tout à fait exceptionnels occupent la double fonction décorative et préventive. Ils sont en effet situés à des endroits exposés du meuble (angles, pieds) qui sont ainsi protégés. Boulle est d’ailleurs l’un des pionniers dans l’utilisation du bronze d’ornementation, qu’il faisait lui-même.

8 - La marqueterie Boulle, cette technique d’incrustation de laiton ou de cuivre sur écaille, du nom de l’ébéniste, n’est pas inventée par ce dernier, mais apparaît tout d’abord en Allemagne. Cependant, André Charles Boulle pousse cette technique à sa perfection, ce qui explique que la postérité ait associé son nom à ce savoir-faire. Les deux commodes de la chambre du roi font partie des rares attributions certaines d’un meuble au corpus de Charles-André Boulle.

9 - Il est amusant de relever la présence de figures de sphinges aux angles du meuble. La Sphinge, cette créature mi-femme, mi-bête, se donna la mort par rage, lorsqu’Œdipe réussit à résoudre l’énigme qu’elle posait aux habitants de Thèbes. Sa figure est associée à celle de la mort et du tombeau où elle envoyait les Thébains qui échouaient à son énigme. Sa présence sur ce meuble qui préfigure les commodes-tombeau est à relever.

10 - La paire de commodes est exposée au Château de Versailles au salon de l’Abondance.

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17 March 2023

Le Grand Condé, l’ombre du Soleil.

L’histoire oublie trop souvent que Louis II de Bourbon-Condé, à son retour en grâce, a mis de son énergie, dans un premier temps absorbé par ses velléités frondeuses, au service des Arts et des Lettres.

Personnalité géniale, grand stratège, esprit brillant, rien ne manquait à Louis de Bourbon-Condé, né en 1621 dans l’hôtel familial à Paris. Simone Bertière s’est attachée à dresser un portrait tout en nuance de cet homme, qui est l’acteur majeur des plus grandes victoires françaises au milieu du XVIIe siècle (dont la bataille de Rocroi en 1643) et à la fois acteur de l’une des révoltes qui secoua le plus profondément ses institutions.

Avançant en âge, le prince s’était progressivement retiré de la vie publique, alors centrée sur celle de la cour à Versailles, pour se consacrer à ses terres propres. Louis de Bourbon-Condé avait hérité par sa mère du château de Chantilly. Il révéla alors la mesure de son génie en matière d’aménagement tant intérieur qu’extérieur des espaces. Il fit aménager ses jardins à Chantilly par André le Nôtre, pour ainsi y organiser des fêtes dignes du rang qu’il occupait. L’ironique mort de son « contrôleur général de la bouche », François Vattel, eut lieu au cours d’une de ces fastueuses réceptions, alors que le prince de Condé recevait Louis XIV.

A une époque où l’ébénisterie commençait de se développer, et où l’artisan était individuellement valorisé, Louis de Bourbon-Condé commandait déjà des meubles d’un grand luxe. C’est ainsi que l’on retrouve dans les archives de l’ébéniste André-Charles Boulle la commande d’un caisson de régulateur de parquet destiné à la chambre du prince pour son hôtel particulier à Paris. On ne conserve malheureusement pas d’inventaire après décès des biens de Louis II de Bourbon-Condé, mais celui de son arrière-petit-fils, décédé en 1740, laisse présager une belle possession patrimoniale, et une sensibilité aux arts héritée de son ancêtre.
Plus que tout, l’intelligence de Condé sera de reprendre les armes de Louis XIV pour servir sa propre gloire. A l’instar de son ombrageux et royal cousin, Louis de Condé comprenait l’intérêt politique de l’art qu’il n’hésitait pas à mettre au service de sa Maison. Il commanda notamment aux peintres Sauveur le Conte et Michel de Corneille, les tableaux de la Galerie des batailles au château de Chantilly. Ce lieu incontournable figure le point culminant de sa politique de louange toute à la gloire de son lignage. Outre cette dimension propagandiste, on ne peut qu’admirer l’œil d’esthète qui l’avait poussé à passer commande auprès de Sauveur le Conte, qui peignait aussi des scènes de batailles pour le roi au château de Versailles. On sait également que Louis de Condé affectionnait tout spécialement les écoles du Nord de l’Europe. Il fit entre autres l’acquisition d’une toile du peintre flamand Anthonis Mor, représentant Jésus-Christ ressuscité entouré de saint Pierre, saint Paul et deux anges, encore aujourd’hui au musée Condé, à Chantilly. 
Le prince de Condé institua une véritable cour à Chantilly, qui resta un point névralgique de la culture et des arts tout au long du XVIIIe siècle, ses descendants n’ayant de cesse de développer la propriété. Louis II de Bourbon-Condé y invitait des hommes de lettre illustres, qui contribuèrent à faire de Chantilly un haut lieu de liberté intellectuelle. Le prince accueillit par exemple Molière et sa troupe de comédiens pour des représentations du Tartuffe, alors que cette pièce était décriée à la cour. C’est encore à Chantilly que la Bruyère put peindre nombre de ses savoureux portraits. L’intérêt et le soutien du grand Condé pour les lettres fit de lui un grand lecteur, et il laissa à sa mort une bibliothèque comprenant pas moins de 10 000 volumes, sans doute sa plus belle collection.
La figure du Grand Condé reste à tort attachée à celle d’un militaire rebelle et orgueilleux. S’il est indéniable que le rôle joué par Louis II de Bourbon-Condé lors de la fronde fait de lui un personnage majeur de l’opposition sous la régence d’Anne d’Autriche, l’œuvre qu’il a laissé à la postérité, particulièrement à Chantilly, donne aussi à voir un homme cultivé, aimant à s’entourer des plus grands artisans et intellectuels de son temps. Ses funérailles en mars 1687 (il était décédé en décembre 1686 à Fontainebleau), furent, selon Madame de Sévigné, « la plus magnifique et la plus triomphante pompe funèbre qui n’ait jamais été faite depuis qu’il y a des mortels ». Les gravures que l’on conserve donnent à notre œil contemporain un aperçu impressionnant de ce que furent les funérailles de cet homme, né pour diriger, mais dont l’entièreté entacha le souvenir de paradoxes que la postérité a trop facilement oublié.

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10 March 2023

Les Collections de Madame de Pompadour

Mécène des Arts, la marquise de Pompadour a su faire passer ce trait de sa personnalité à la postérité au travers d’une iconographie soigneusement préparée. A titre d’exemple, il suffit de se référer au portrait réalisé par Quentin de la Tour, qui en dit long tant sur les qualités de l’artiste que sur les centres d’intérêts de sa commanditaire. Celle-ci se fait représenter en véritable soutien des Idées de son époque qui font briller la France en Europe, entourée des attributs des arts, des sciences et des lettres. Les différents peintres, de manière logique, campent donc autour de Madame de Pompadour, née Jeanne-Antoinette Poisson, des pièces meublantes attribuées aux plus grands noms de la période. BVRB, Migeon, Dubois, voient leurs noms associés à la marquise, qui affectionnait particulièrement leur travail. Les archives du marchand-mercier Lazare Duvaux, son fournisseur attitré, nous apprennent encore que la marquise était son deuxième client, supplantée uniquement par le roi lui-même. La marquise de Pompadour, dont une partie des meubles sont identifiables grâce aux inventaires de plusieurs de ses châteaux, a eu une influence telle dans le goût de la décoration de son temps qu’on parle aujourd’hui d’un style pompadour ; nous désignons par cela un style s’éloignant de la surcharge Rocaille sans se départir de la légèreté de ses courbes.

Elle est également la protectrice de la manufacture de Sèvres. Celle-ci est installée au pied de son château de Bellevue, et attire son attention ; c’est à son instigation que le roi élève la manufacture au rang de manufacture royale. La Marquise favorise l’élaboration de services en porcelaine, au détriment des services en or et argent. Ce matériau connaît un essor considérable dans le domaine de l’ornementation, en mettant en vogue le bleu céleste, le rose (ce qui donne lieu à l’expression inexacte de « rose pompadour »). On dénombre dans son inventaire après décès pas moins de 3000 pièces de porcelaines, d’ailleurs seul domaine où la marquise ait constitué une véritable collection où ancien et moderne se mélangeaient.  

 Mais si l’on constate que Madame de Pompadour soutient les artistes français en leur passant commande, elle n’échappe tout de même pas à l’engouement collectif pour les objets asiatiques revisités à l’européenne. C’est ainsi qu’elle commande en 1752 une paire de girandoles en bronzes montés sur des porcelaines représentant des grues du Japon. Ce rare objet témoigne de son goût éclectique mais aussi très sûr, qui nous permet aujourd’hui d’apprécier en un même objet la synthèse de deux univers. C’est en réponse à cet intérêt toujours croissant pour l’art oriental et les laques que la dynastie des Martin, vernisseurs parisiens, mettent au point une technique d’imitation des matériaux asiatiques. Madame de Pompadour collectionnera plusieurs meubles de cette facture, dont un secrétaire en pente à vernis martin bleu, aujourd’hui conservé au Musée des Arts Décoratifs. La combinaison d’objets venus de tous les axes commerciaux est d’ailleurs tout à fait représentative de la démarche suivie par la marquise dans ses achats. Elle ne collectionnait pas en effet un certain type d’objets en particulier, mais achetait au gré de ses besoins décoratifs une production contemporaine. Ses intérieurs sont donc le reflet de son souci de la décoration, qui donne place à des univers très luxueux, où les matières et les provenances rivalisent d’exotisme et de qualité.

La Marquise de Pompadour ne s’est pas contentée de collectionner le travail des autres, elle s’est elle-même essayé à la création artistique, par la pratique de l’art des camés qu’elle sculptait et gravait elle-même. L’art de la glyptique, gravure sur pierres fines, est en vogue au milieu du XVIIIe siècle français. Madame de pompadour a son artiste attitré, Jacques Guay, qui devient également son maître. Elle nous laisse deux camés signés de sa main, pour lesquels il semblerait que Guay ait grandement contribué.

La Marquise de Pompadour, par ce rôle de mécène, joue un rôle important dans les arts décoratifs du XVIIIe siècle, dont elle encouragea les développements, les innovations, par un intérêt qui ne s’est jamais démenti.

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24 February 2023

Les collections du duc de Choiseul

« Il avait une figure parfaitement désagréable, même repoussante, mais son esprit également agréable et léger réparait facilement l’impression fâcheuse qu’inspirait son premier abord ». C’est en ces termes contrastés que le prince de Montbarey présente son contemporain, le duc de Choiseul, principal ministre du roi Louis XV entre 1758 à 1770. Ce personnage, que l’actualité culturelle a remis sous les feux des projecteurs grâce à l’acquisition de sa tabatière par le musée du Louvre, fut en son temps un véritable amateur et collectionneur d’art.
Si la tabatière de Choiseul, peinte par Nicolas Van Blarenberghe, est exceptionnelle par sa facture, elle l’est également par le choix des miniatures qui offrent à celui qui l’observe une immersion dans le cadre quotidien de la vie d’Etienne-François de Choiseul, dont les collections de peintures sont représentées sur cet objet d’exception. On peut donc y reconnaître des toiles de Greuze, de Watteau, mais aussi de Van Dyck, de Rembrandt… Loin des habiletés politiques pour lesquelles il est passé à la postérité, le duc de Choiseul s’est avéré être un esthète. Mais le collectionneur ne s’est pas arrêté aux seuls Beaux-Arts : il a su, comme les gens de son temps, s’intéresser aux Arts Décoratifs qui connaissent une véritable consécration au XVIIIe siècle. C’est ainsi que l’on retrouve dans la vente de sa succession, datée de 1786 et se déroulant chez le peintre A.J. Paillet, la mention de plusieurs biscuits, dont un qui représente « Pygmalion amoureux de sa statue », sujet très prisé puisque la Galerie Pellat de Villedon en expose un similaire à l’Hôtel de Bouillon.

Les collections du Louvre abritent également un bureau plat de l’ébéniste Jacques Dubois lui ayant appartenu. Ce bureau, orné de laques du Japon, place le duc de Choiseul parmi les plus grands collectionneurs de son temps. Seule une certaine élite pouvait en effet accéder à un matériau aussi précieux que le laque, représentatif du goût de l’époque pour l’exotisme.  Le duc de Choiseul était, de plus, au courant des nouvelles tendances décoratives de son temps.  Le portrait que le peintre Van Loo fit du Duc de Choiseul en 1763 l’immortalise devant un bureau plat « à la grecque ». Or ce bureau nous fait penser, par son goût, à celui effectué par Baumhauer pour Lallive de Jully qui marque l’apparition d’un goût nouveau en France. Rentré en 1757 d’une ambassade au Vatican, Choiseul y avait eu le loisir de visiter les sites de fouilles archéologiques de Pompéi et d’Herculanum, et de redécouvrir, comme l’avait fait du Bellay plusieurs siècles auparavant, les antiques bâtiments romains. C’est donc tout naturellement que Choiseul devient en France l’un des instigateurs du goût néoclassique qui ne prévaut pas encore au moment du portrait.

L’importance du Duc de Choiseul dans le monde des Arts et des Lettres peut se mesurer au moment où il est contraint de se retirer avec son épouse au château de Chanteloup, alors que la nouvelle maîtresse Royale Madame du Barry a obtenu sa chute en 1770. Exilé de la cour, il recrée la sienne propre, mettant en place son propre cérémonial, avec représentations théâtrales, soupers en grand habit... Le duc de Choiseul était connu pour sa grande prodigalité, faisant dire de lui : « il se ruinera, mais il n’y a pas grand mal, il n’a pas d’enfant » (Voltaire à Madame du Deffand). Il suscite donc autour de lui une véritable émulation artistique et son château de Chanteloup, dont nous proposons aujourd’hui, à la Galerie, une pièce de mobilier, devient la nouvelle vitrine de son sens artistique inné. Cette prodigalité va rattraper Etienne-François Choiseul qui sera contraint, malgré un retour en grâce enfin arrivé mais longtemps attendu, de se séparer d’une bonne partie de sa collection, tant de peintures que d’objets en toutes sortes, allant jusqu’à vendre les bijoux de sa femme. Il reste un collectionneurs marquants du XVIIIe siècle, grâce à la nombreuse production artistique qu’il n’a eu de cesse d’encourager.

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18 February 2023

Lettre au XVIIIe siècle

Cher XVIIIe siècle,

Alors que le XXIe siècle est parcouru de missives enflammées en cette période de la Saint Valentin, nous venons te déclarer une fois encore notre admiration.

Ton univers est un enchantement, qui étonne parfois, qui surprend beaucoup, mais qui ne déçoit jamais. Tu es cet esprit créatif insaisissable, qui te place au carrefour de tant d’influences qui se concentrent en un même point. Il suffit du travail d’un maître-laqueur japonais, celui d’un bronzier français et d’un ébéniste pour que, malgré la distance qui les sépare, la magie s’opère sous la baguette d’un marchand-mercier, magie qui nous dévoile ses attraits sous la forme d’une commode. Tu sais provoquer un fourmillement créatif qui a inspiré bien des artistes, ton influence touchant des milliers de couturiers, de décorateurs, de photographes. Nous te retrouvons dans les intérieurs de beaucoup d’entre eux, chez qui tu exerces une vraie fascination que laissent transparaître leurs inspirations. Tu es un incontournable des arts, et en toi se retrouvent des gens de tous bords et de tous horizons.  Ta force artistique est telle qu’elle ne peut que stimuler l’œil qui te contemple inlassablement.

Tu es une rose éclose qui embaume mille senteurs, telle la madeleine de Proust de beaucoup d’entre nous, pour qui tu évoques les effluves boisés du salon familial, l’odeur marquante d’une soirée aux chandelles, les longues discussions au coin du feu.

La passion qui nous anime est un lien de nous à toi, te faisant accéder à l’immortalité et élevant ce que tu nous laisse au rang de témoin du passé. Que d’histoires n’as-tu pas à nous confier ? Le mobilier que tu nous offre ne porte-il pas la trace de chaque propriétaire entre les mains duquel tu es passé ? Que ce soit la garniture de ce tabouret Régence à l’éclat au cadre de ce tableau Louis XVI, chaque œuvre d’art porte en elle cette trace du temps que tu continues à défier en ne cessant de nous plaire. Esprit raffiné, sans arrêt remis au goût du jour, tu laisses découvrir les histoires de famille, les héritages et un patrimoine que nous souhaitons voir perdurer. Tu t’es accommodé des différents courants aussi antagonistes qu’esthétiques, comme l’illustrent parfaitement le style rocaille et le style néoclassique, de sorte que tu parles autant aux amateurs de décors riches et voluptueux, qu’aux adeptes d’intérieurs symétriques et tout en finesse.

Ainsi, toi, XVIIIe siècle, qui as bercé nos premiers émois artistiques, toi qui as su faire rêver des générations de passionnés avant nous, qui as connu les faveurs royales et essuyé le dédain révolutionnaire, tu continues de nous faire vibrer et de nous dévoiler ce que ton temps a eu de plus beau et de plus prolifique. C’est pourquoi nous pouvons aujourd’hui affirmer que tu représentes un goût universel, qui figure aux yeux du monde la quintessence de l’art français et une part importante de notre identité.

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26 January 2023

L'art d'être reçu

Si recevoir a suscité tout un décorum participant de l’art de la table, être reçu relève également d’un art, et le duc de Bouillon vous révèle ici quels en sont les tenants.

La tenue vestimentaire fait partie de ce qu’un invité doit considérer lorsqu’il s’apprête à être reçu. Car de même que la ponctualité témoigne de votre volonté d’honorer l’invitation, le soin apporté à votre apparence participe également de l’art de vivre à la française. En cas d’invitation officielle, une mention indique au bas du carton le code vestimentaire attendu (tenue de cocktail ou de soirée) mais en cas d’omission, le duc de Bouillon vous recommande de venir en tenue de cocktail, ce qui est assez polyvalent puisque sans en faire trop, vous marquez tout de même l’occasion en apportant de l’attention à votre tenue.

Il est de plus en plus usuel d’offrir, en guise de remerciement, un petit présent à notre hôte, mais le duc de Bouillon vous met en garde de suivre tête baissée cette habitude, en réalité plus subtile. Il faut en effet venir les mains vides la première fois que vous vous rendez chez quelqu’un, car sans cela, vous risquez fort de faire croire que vous attendez également pareille générosité lorsque vous recevez, et cela peut gâcher le plaisir d’être reçu. De même, si vous choisissez d’offrir des fleurs, le duc de Bouillon vous recommande de les faire livrer, plutôt que de les apporter vous-même, car dans ce second cas, la maîtresse de maison se trouve embarrassée pendant quelques minutes sans pouvoir se consacrer à ses invités, ce qui est pourtant sa première préoccupation ! Et même si le langage des fleurs reste le plus prisé, une bonne bouteille fera aussi la joie de votre hôte.

Enfin, le duc de Bouillon ne vous apprendra rien en rappelant le plus élémentaire, c’est-à-dire qu’il est de bon aloi de remercier par écrit vos hôtes, et de marquer courtoisement votre gratitude. C’est l’occasion de sortir votre plus belle plume et de laisser libre cours à votre verve littéraire pour chanter les louanges de l’hôte qui vous a offert une si belle soirée.

Mais laissons-là ces considérations terre-à-terre, car le duc de Bouillon ne sait que trop bien que le parfait homme du monde que vous êtes perpétuera la longue tradition des fins esprits français, qui se sont d’abord démarqués au cours des dîners et cercles littéraires comme ont pu en organiser une Madame de Sévigné ou une Madame du Châtelet.

Tout en étant attaché aux règles d’or d’une réception réussie, la préoccupation première de la galerie reste et sera toujours la satisfaction de nos invités que nous accueillons de notre mieux : accueil et vestiaire dès l’arrivée, champagne et autres plaisirs gustatifs sont autant d’éléments-clés sur lesquels s’appuie notre savoir-faire. Il nous semble tout naturel de veiller à ces aspects, car une soirée réussie pour vous le sera alors pour nous !

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5 January 2023

L'art de la conversation

Maintenant que vous connaissez un des éléments majeurs de la réussite des réceptions de l’Hôtel de Bouillon, laissez-vous convier à l’une de ces soirées organisées par le duc de Bouillon.

Après avoir gravi la volée de marches qui vous laisse dans la première galerie, le seigneur Godefroy de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, vous accueille et vous propose de cette boisson qui commence à faire parler d’elle, le champagne. Le duc de Bouillon vous introduit auprès d’un groupe non loin, à défaut de pouvoir vous présenter à toute la salle qui est désormais bien remplie – s’il s’agit d’un dîner à cercle réduit, il vous introduit auprès de tous.
Le duc de Bouillon est un homme du monde : il sait réunir ensemble des gens ayant des affinités et vous dirige vers celui avec qui vous serez le plus susceptible de trouver un point commun, si vous n’avez reconnu personne dans l’assemblée.

Le moment du dîner est aussi le temps de la joute oratoire. Il s’agit de briller tout en laissant la place au voisin. Le duc de Bouillon a stratégiquement placé ses invités selon l’ordre de préséance (les invités d’honneur se trouvant toujours à la droite du maître de réception). A vous ensuite, durant le dîner, de pratiquer l’art de la conversation qui exige que l’on parle tant au voisin de droite qu’à celui de gauche, même si le premier est bien plus passionnant que le second ! Nous pouvons emprunter à la Bruyère cette phrase qui résume d’ailleurs bien l’attitude à avoir lors d’un dîner : « l’esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu’à en faire trouver aux autres. » Tout se trouve donc non tant dans l’art d’alimenter une conversation, que dans l’art de l’animer, en encourageant son interlocuteur à parler. C’est ainsi que vous passez pour un convive fort agréable et curieux de tout, à la manière de ces intellectuels du XVIIIe siècle, très érudits et assoiffés de nouvelles connaissances.

C’est ainsi que se déroule le dîner, entre traits d’esprits et conversations instructives ou détendantes, sous la baguette vigilante et bienveillante du maître de céans, qui veille à ce que le service ne parasite pas la discussion, quitte à retarder de cinq minute le changement de service entre deux plats si les invités sont plongés au cœur d’un débat passionnant, car la conversation régente le rythme d’un dîner.

Alors ne tergiversez plus et venez à la rencontre du nouveau duc de l’hôtel de Bouillon, Ludovic Pellat de Villedon, qui a su faire revivre pour vous les pièces de l’Hôtel de Bouillon, véritables témoins des conciliabules et grands discours qui se sont tenus en ses murs.

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29 December 2022

L'art de la table

A l’occasion de ses dîners de Noël, nombre de nos collectionneurs se sont extasiés en retrouvant à l’Hôtel de Bouillon cet art de vivre, qui passe par l’art de la réception, si précieux et apprécié. C’est pourquoi la galerie Pellat de Villedon a décidé aujourd’hui de vous dévoiler ses secrets qui vont permettront également de recevoir dans les règles de l’art.

Recevoir relève à la fois de l’art de la table, et d’une connaissance des règles de bienséance. Tout doit contribuer à mettre les invités à leur aise. L’essentiel d’un dîner se passant autour du repas, c’est bien évidemment sur la table que se donnera le ton de votre réception.

La première impression compte beaucoup, d’où l’importance du dressage de table, qui doit laisser deviner le type de soirée auquel vous aspirez. Un dîner simple, qui réunit quelques intimes chez vous, peut se dérouler plus sobrement, l’accent étant mis sur les échanges plus que sur le cadre. Mais un dîner plus protocolaire appelle, lui, une certaine mise en scène, tout d’abord sur la table. Celle-ci est recouverte d’une jolie nappe sur laquelle viennent se poser les assiettes ; l’invité trouve à sa place une assiette de présentation, sur laquelle s’empilent une première assiette puis une deuxième assiette, selon le service dont vous disposez. Tout comme les couverts, on place les assiettes dans l’ordre de leur utilisation. L’assiette à potage se trouve donc dessus la grande. Il en va de même pour les couverts : si vous avez plusieurs types de couverts (jamais plus de trois), il faut d’abord mettre en extérieur les couverts utilisés en premier sur les extrémités. Par exemple, la cuillère à potage sera sur l’extrémité de votre droite, la fourchette à entremet sur l’extrémité opposée. Il existe trois types de couverts, qui sont, par ordre d’utilisation, les couverts à entremet, ceux à poisson et les couverts dits de base. On évite généralement de mettre plus de trois couverts sur la table. Elément central au cours d’un repas, les couverts ont fait l’objet de nombreuses variations artisanales, depuis les couverts en porcelaine de Meissen comme vous pouvez en voir à la Galerie Pellat de Villedon, jusqu’au travail des orfèvres montant des éléments naturels - des coraux par exemple - sur leurs couteaux.


Une jolie décoration en centre de table reste la touche finale qui confère à l’ensemble le raffinement voulu. Le choix le plus simple et le plus efficace reste les bouquets de fleurs, pas trop hauts pour ne pas empêcher un convive de regarder celui qui lui fait face, mais suffisamment aériens pour créer un air de fête à table.

Le plus savoureux de la chose, c’est que l’art de la table puise ses traditions dans la grande Histoire et que mille petites anecdotes y sont associées. Saviez-vous que les fourchettes ne se placent dents vers la nappe que depuis que Louis XIV, fatigué d’y accrocher ses manches en dentelle lorsqu’il se servait, ordonna de les disposer tels que cela nous est coutumier aujourd’hui ? Toujours dans cette même veine, les serviettes sont traditionnellement disposées en soirée sur le côté gauche de l’assiette, car il était habituel de servir le potage chaud avant que les convives ne se mettent à table, ce qui n’avait pas de raison d’être au midi. Pratiquer cet art de recevoir est donc pour vous une manière de vous inscrire dans cette tradition séculaire, tout comme l’Hôtel de Bouillon s’attache à le faire. 

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16 December 2022

Voyager chez soi : repousser les murs

Le froid, les obligations professionnelles et personnelles vous retiennent chez vous ? Votre intérieur, comme nos précédents articles vous le montrent, est à lui seul un espace de voyage. Et avec un peu d’ingéniosité et un bon agencement, il peut même vous faire voyager depuis un simple fauteuil, pour peu que vous ayez effectué un jeu de profondeur au moyen des glaces et des luminaires.
La meilleure illustration de notre propos est la galerie supérieure du théâtre Royal, aménagée par l’architecte Gabriel au château de Versailles. L’architecte a osé mettre, à même la glace, des appliques lumineuses, décuplant non seulement la source lumineuse, mais également la profondeur des volumes. Le regard de celui qui se promène est ainsi transformé par un habile jeu de trompe-l’œil.

Si l’envie vous prend de pousser la porte de l’Hôtel de Bouillon, vous pouvez observer ce même jeu de miroir dans notre galerie, où de grands miroirs de part et d’autre de la grille d’entrée renvoie la lumière du jour tout en masquant en fait des passages. A l’étage, le cabinet de curiosité, dans une alcôve toute tapissée de glaces, crée également cette illusion visuelle qui vous permet un voyage fantastique dans des dimensions surréalistes.
Mais point n’est besoin de posséder l’Hôtel de Bouillon tout entier pour créer ces fantaisies chez vous. Collectionner des miroirs de taille variable, et stratégiquement placés dans la perspective d’une ouverture ou d’un luminaire peut transformer un espace. Une autre tendance qui s’est également développée ces dernières années est la juxtaposition des glaces sur un même mur, pour une impression de mille éclats de lumière très plaisant à l’œil.
Voyager prend ainsi une nouvelle dimension de surprise grâce aux miroirs qui sont des objets d’art permettant de défier les lois des volumes et des espaces.

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9 December 2022

Voir sa collection autrement : les matières

Alors que l’hiver installe son froid et sa grisaille autour de nous, il est plus que jamais temps de s’évader loin. Or une collection, si elle vous emmène dans des contrées exotiques, peut aussi vous offrir un voyage sensoriel et être un véritable atout décoratif pour vos intérieurs, grâce à un subtil jeu sur les matières.

S’il fallait n’en nommer qu’un pour illustrer notre propos, nous choisirions le marbre. C’est un matériau qui offre une variété de coloris et de motifs qui sont une base sûre pour tout collectionneur. Il se décline en coiffe de meuble, en vase, en console, et assure à un intérieur le luxe de son matériau. La galerie Pellat de Villedon voit ainsi ses collections parées des plus beaux échantillons de carrières marbrières, dont les origines variées peuvent vous faire voyager de la Belgique à l’Italie.

Ce matériau, très froid, se marie très bien avec le bois qui vient au contraire réchauffer une pièce. La grande variété de veines de bois a permis aux ébénistes, notamment au cours du XVIIIe siècle, de produire de véritables bijoux en bois ; le cabinet en ébène, que vous pouvez voir à l’Hôtel de Bouillon en est un excellent exemple. Massif, plaqué d’ébène, cette pièce de mobilier confère à elle-seule du caractère. Vous pouvez alors jouer sur la matière en la mettant en valeur sur une boiserie aux couleurs vives, ou encore dans un intérieur plus épuré pour une décoration plus graphique. Son théâtre, qui surprend tout un chacun par la richesse de ses décors, est une illustration directe de notre propos, en montrant comment l’assemblage de différents bois, en une marqueterie délicate, devient un véritable chef-d’œuvre et emmène le collectionneur loin de son quotidien, simplement par la vue.

Il faut aussi voir comment une collection d’objets peut être mise en valeur par contraste avec un décor d’une autre matière ou couleur. C’est le cas d’un mur de tableaux, dont l’or des cadres se détachera harmonieusement du mur d’accroche, ou encore de ce boudoir étroit, que les nombreux miroirs que vous collectionnerez rendront lumineux et féerique, grâce aux illusions des glaces. Enfin, c’est la répétition d’une même couleur sur différents supports qui peut être l’axe autour duquel vous développerez votre collection : on trouve ainsi du marbre vert des Alpes qui répond à un velours d’une même teinte, qui peut aussi faire écho à un cartel en corne verte.

Vous pouvez ainsi voir votre collection comme un véritable voyage sensoriel, qui vous fait voyager par la vue, le toucher, et même l’odorat grâce à des collections dont la clé est subtile et répond à un choix pointu que la Galerie Pellat de Villedon favorise.

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30 November 2022

Voyager chez soi : l'exotisme

Et si collectionner revêtait une dimension dépassant le fait d’accumuler chez soi des trésors esthétiques ? Si collectionner était aussi une manière pour vous de voyager, à travers le temps et l’espace ? Acheter des œuvres d’art peut vous emmener loin, des rivages grecques aux pagodes asiatiques, en vous faisant traverser le Grand Siècle en belle compagnie.

Votre goût de l’exotisme peut par exemple trouver sa satisfaction dans la constitution d’un cabinet de curiosités qui, comme celui de l’Hôtel de Bouillon, présente des objets pour le moins insolites et dont les origines variées permettent aux globe-trotters d’emmener ce qu’il y a de plus beau de chaque coin du monde. Ce sera aussi bien ce superbe coquillage monté au XVIIIe siècle par un orfèvre talentueux, qu’un fragment de statue antique, témoin des splendeurs passées du monde romain.
Comme son nom l’indique, le cabinet de curiosité évoque des objets qui ne font pas partie de notre environnement quotidien. En constituer un est donc le moyen assuré de vous offrir un voyage permanent dans des contrées éloignées dans le temps ou dans l’espace.

Mais ce goût pour l’exotisme, de manière beaucoup plus spécifique, peut aussi trouver un écho dans le goût de la chinoiserie qui, au XVIIIe, a connu son heure de gloire. Regroupant sous le terme général de chinoiserie les meubles et objets d’art asiatiques -que ce soit par leur provenance ou par leur iconographie, leurs décors étrangers à notre environnement apportent immédiatement à votre intérieur une touche à la fois sophistiquée et atypique. Leur présence forte assure à votre pièce caractère et beauté. Et si l’espace venait à vous manquer, introduire des pièces asiatiques chez vous peut aisément se faire par le biais de porcelaines, de laques sur petits objets.

Le goût pour l’Orient a trouvé une forte demande en Europe au XVIIIe, de sorte que bon nombre de manufactures y ont répondu en produisant par exemple, dans un goût similaire aux porcelaines chinoises, des faïences, comme la manufacture de Delft, ou encore des vernis reproduisant les laques, ce qui a donné lieu à l’invention du célèbre vernis martin. C’est également l’engouement pour les cotons d’Inde qui a provoqué la création de la manufacture de Jouy-en-Josas qui s’est rendue fameuse par ses toiles. Vous pouvez donc trouver une multitude d’objets d’art qui s’inspirent directement des formes orientales et créer chez vous une ambiance, sinon digne du palais de Shéhérazade, tout du moins aux allures de pérégrinations dans les contrées lointaines.

L’exotisme, ce mot qui à lui seul fait rêver, ne doit donc plus être une chimère pour vous, puisqu’il est grand temps de pousser la porte de l’Hôtel de Bouillon pour y assouvir votre goût des choses exceptionnelles.

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24 November 2022

Le château du Champs de Bataille

Toujours animé du même désir de vous faire découvrir les beautés de notre galerie disséminées dans les musées et chez les collectionneurs, nous vous invitons aujourd’hui à venir découvrir le château du Champ-de-Bataille, que Jacques Garcia, décorateur et ami de Ludovic Pellat de Villedon, fait somptueusement revivre.

Ce château, niché au cœur de la Normandie, fut construit au début du XVIIe siècle, par le comte Alexandre de Créquy, seigneur ami du Grand Condé, et que ses tendances frondeuses avaient mené à un exil en terres normandes. De l’aménagement initial, nous ne conservons aujourd’hui que deux pièces, le vestibule haut et le salon de compagnie. Jacques Garcia a donc laissé libre cours à sa verve créative pour recamper un décor digne du faste de Versailles. Il vous offre un véritable voyage à travers le temps, au gré des fauteuils Louis XVI, des commodes Louis XV et des cartels Louis XIV. Le sens du détail et le goût de l’exceptionnel ont fait faire à Jacques Garcia des mises en scène à la fois raffinées et originales. Attardez-vous sur le médailler cylindrique que vous trouverez à l’entrée du grand appartement, représentant les rois et reines de France, ou encore sur la remarquable collection de coquillages contenue dans une vitrine à marqueterie Boulle. Le salon de compagnie, dans lequel se trouve cette dernière, offre aussi aux yeux des visiteurs une superbe collection de fauteuils Louis XVI en bois doré, en provenance de nos galeries. Ces fauteuils, au dossier en médaillon, sont ornés de frises sculptées d’une finesse remarquable qui répond à celle du canapé à châssis également fourni par la galerie. La galerie Pellat de Villedon a également fourni au château du Champ-de-Bataille une suite de cinq consoles Louis XVI estampillées George Jacob, laquées de rose rechampi or, et qui laissent deviner la grande qualité des meubles que la Galerie Pellat de Villedon propose à l’Hôtel de Bouillon.
Les jardins du château de Champs-de-Bataille sont également spectaculaires ; ils sont le fruit de l’imagination de Jacques Garcia, qui visait à revisiter les jardins à la française (la tradition veut que le comte de Créquy ait fait intervenir le Nôtre pour la confection des siens) dans une vision contemporaine, voire initiatique.
Le château du Champ-de-Bataille est une occasion unique de se plonger dans l’univers du Grand Siècle, tout imprégné ici de la présence du maître des lieux, Jacques Garcia, qui insuffle un esprit audacieux au domaine en alliant tradition et modernité.

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18 November 2022

Le Palais Royal de Varsovie

La galerie Pellat de Villedon vous emmène aujourd’hui au Palais Royal de Varsovie, qui remet en scène les somptueux intérieurs des rois de Pologne, puis des dirigeants de la République de Pologne entre 1918 et 1939. Il est l’un des musées acquéreurs des œuvres de la Galerie.

Le palais, complètement détruit sous occupation allemande, a été rebâti et a rouvert ses portes dans les années 80. Le musée s’est attaché à reconstituer les intérieurs des appartements royaux tels qu’ils avaient été conçus vers 1776 par Dominik Merlini, un architecte italien venu s’installer dans sa jeunesse à Varsovie. D’abord influencé par les architectes baroques, Merlini est par la suite revenu à la vogue de l’Antique, que des artistes contemporains, comme Ange-Jacques Gabriel au Petit Trianon par exemple.
Nous retrouvons dans les appartements royaux cet art de vivre à la française apporté par les Lumières, et que le dernier roi de Pologne, Stanislas II Auguste (1764-1795), a particulièrement encouragé. Son règne, mouvementé, est néanmoins marqué par une ouverture à l’esthétisme européen, dans le goût néoclassique également apprécié par Louis XVI. Véritable lieu de mise en scène du pouvoir, Stanislas-August y consacre du temps et fait intervenir de nombreux architectes (dont l’architecte français Victor Louis) pour les emménagements successifs ; le château connaîtra onze projets de modifications architecturales sous Stanislas-August, mais la situation économique, liée au mauvais état du gouvernement en Pologne à cette époque, empêchera tous travaux de se faire, hormis la reconstruction d’une aile détruite lors de l’incendie de 1767. Stanislas-August va tout de même œuvrer à redonner à ce palais l’éclat que se doit d’avoir un siège politique et décisionnaire royal.

La galerie Pellat de Villedon a d’ailleurs été sollicitée par la direction du musée pour leur fournir plusieurs pièces, notamment une paire de voyeuses en bois doré. Les chaises présentent de riches sculptures de bois, contrebalancées par leurs lignes épurées mais adoucies par leurs courbes. On retrouve également une paire de fauteuils Louis XV, ainsi qu’un haut meuble en acajou.
Si l’opportunité de visiter la ville de Varsovie s’offre à vous, le palais royal de Varsovie réjouira tous les amateurs d’art du XVIIIe par sa superbe scénographie et l’excellent état de ses collections.

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10 November 2022

Une visite à l’Hôtel de la Marine

L’ancien garde-meuble royal, après avoir longtemps abrité le ministère de la Marine, a rouvert ses portes au public en 2021, pour le plaisir des grands et des petits.
Le musée offre en effet un parcours didactique, qui nous plonge dans le quotidien de l’intendant du garde-meuble royal, en nous dévoilant tant son cadre de vie que ses activités.
Après avoir pénétré dans ses appartements, où la somptuosité des meubles interpelle le regard du visiteur, la reconstitution des salles d’apparat, salle à manger, grand salon, salle aux miroirs sont autant de témoins d’un XVIIIe siècle fastueux, où les arts sont maîtrisés autant que leur mise en scène.

La galerie Pellat de Villedon a eu l’honneur de fournir plusieurs pièces de mobilier et objets d’art à l’Hôtel de la Marine. Nous ne pouvons donc que vous recommander la visite de ce musée qui valorise, comme nous nous attachons à la faire, l’art de vivre du XVIIIe siècle.
Nous pouvons par exemple attirer votre attention sur une paire de presse-papiers en bronze qui figurent un cerf et une biche, posés sur un bureau de la première pièce qui vous accueille, ou encore sur les petites tables qui jalonnent votre parcours au long des pièces et qui, pour un grand nombre d’entre elles, proviennent de la galerie.
Attardons-nous également sur une pièce provenant de chez nous, et qui figure en bonne place dans le salon d’angle de l’Hôtel de la Marine. Il s’agit d’un ravissant petit guéridon circulaire marqueté en acajou et facilement reconnaissable grâce à ses superbes panneaux qui ornent la ceinture supérieure de fleurettes marquetées. La grande richesse des ornements végétaux – pas moins de cinq espèces différentes y sont représentées – fait écho à celle de la table elle-même, qui est décorée des mêmes motifs.  Le guéridon est aussi caractérisé par ses trois chutes de bronze à tête de bélier. Ce meuble n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la profusion artistique offerte par l’Hôtel de la Marine. On peut presque dire que celui-ci fut, en son temps, le précurseur de nos musées modernes. La foule était effectivement autorisée, tous les premiers mardis du mois, à venir défiler dans la grande galerie, pour y admirer les chefs-d’œuvre royaux alors emmagasinés au Garde-Meuble.

Ce dernier fut initialement érigé pour accueillir l’Intendant dudit Garde-Meuble en 1748, sur l’actuelle place de la Concorde. Le lieu, qui ne fut dirigé que par deux intendants avant la Révolution, se devait d’être un écrin pour les meubles du roi, tout en offrant la possibilité de stocker les meubles et de les y réparer : la dimension technique et celle esthétique étaient extrêmement liées car la Maison du Garde-Meuble devait être capable de concevoir, entretenir ou stocker n’importe quel type de pièce destinée aux maisons du roi. Le bâtiment évolua au fil des ans, connaissant notamment l’ajout d’un appartement à l’entresol pour Madame de Ville d’Avray, épouse du second intendant, ou la construction d’une salle de bal au XIXe, aujourd’hui animée par de grands écrans immersifs qui vous font pénétrer dans le Paris de Rastignac. 

La galerie Pellat de Villedon est donc heureuse voir certaines de ses œuvres, allant de l’encrier à la table, y figurer. Lieu hautement symbolique, aussi bien sous l’ancien régime que sous la République, le musée de l’Hôtel de la Marine réussit à mettre en perspective les arts décoratifs et leur dimension logistique, technique, et voire politique, dans un moment inoubliable.

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28 October 2022

La généalogie simplifiée des Bourbons

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2 September 2022

Le vocabulaire du mobilier

Les arts décoratifs comprennent un certain nombre de mots servant à décrire les œuvres. Souvent méconnus du grand public, ils sont inévitables à connaître pour une meilleure expérience dans les musées, galeries, etc. Les meubles du XVIIIe siècle sont appelés par plusieurs noms, les voici :


Les types de meubles :

Secrétaire : Meuble haut servant à écrire et qui permet de ranger à l’abri des documents grâce à un système d'abattant, et est composé d’une partie haute et d’une partie basse de rangement

Secrétaire en pente : Secrétaire comprenant un pupitre abattant et servant une fois ouvert d’écritoire, avec parfois des tiroirs en ceinture

Bonheur du jour : Secrétaire de petite taille surmonté d’un gradin

Console d’appui : Console à deux pieds s’appuyant sur un mur

Console de milieu : Console à quatre pieds disposés au milieu d’une pièce

Encoignure : Petite armoire à hauteur d’appui allant dans le coin d’une pièce reposant sur de petits pieds avec un ou deux battants

Bureau plat : Table à écrire recouverte d’un cuir sans gradin

Bureau Mazarin : Bureau composé de deux caissons reposant sur huit pieds réunis par une entretoise en X (meuble Louis XIV)

Bureau à cylindre : Bureau souvent de milieu dont le plateau est recouvert d’un cylindre coulissant et fermant à clé

Bureau de pente : Le bureau de pente est un bureau-secrétaire dont l'abattant présente une forme droite et inclinée.

Commode : Meuble de rangement à hauteur d’appui, muni de tiroirs à quatre pieds

Commode demi-lune : Commode dont la façade est en demi-cercle

Commode à la grecque : Commode Transition aux ornements néoclassique

Commode tombeau : Commode à la mode sous la régence dont le galbe s’inspire de la forme des tombeaux

Commode en arbalète : Meuble présentant une façade mouvementée en forme d'accolade

Guéridon : Petite table ronde à un seul pied

Table à la tronchin : Table d’architecte ayant un plateau réglable en hauteur et déployant un pupitre et une tablette inclinable

Table tric-trac : Table de jeux

Table bouillote : Petite table circulaire placée dans le salon

Table chiffonnière : Petite table munie de tablette écritoire et de plusieurs tiroirs

Table de changeur : Meuble servant au changeur qui échangeait les pièces de monnaies

Toilette en cœur : Coiffeuse réservée aux hommes en forme de cœur et dissimulant plusieurs tiroirs

Armoire : Haut meuble de rangement fermé par deux vantaux

Écran : Meuble constitué d’un plan vertical amovible et servant à protéger de la chaleur du feu

Paravent : Meuble composé de plusieurs feuilles articulées servant à protéger des courant d’air, du feu, de la vue ou à diviser une pièce

Cabinet : Meuble de structure variable à plusieurs casiers, compartiments ou tiroirs, destiné généralement à la conservation d’une collection d’objets précieux

Bibliothèque : Meuble de rangement à hauteur d'appui reposant sur des pieds bas

Bibliothèque basse : Meuble plus large que le meuble d'entre-deux qui se rapproche plus du buffet

Buffet de chasse : Bas d’armoire à hauteur de taille ouvrant par deux vantaux

Porte torchère : Très haut guéridon servant à surélever une lumière portative
 
Jardinière : Meuble posé sur le sol recevant des fleurs

Liseuse : Table dont le plateau comporte un pupitre mobile


La structure du meuble :

Montant : Pièce de bois placée verticalement

Traverse : Elément en bois qui réunit horizontalement les montants

Tablier : Partie inférieure d’un meuble entre les pieds de devant, ornée en son centre d’un motif

Chute : Partie en haut du pied d’un meuble (souvent ornée d’un bronze)

Sabot : Garniture de métal (bronze) ornant et protégeant l’extrémité d’un pied

Entrée de serrure : Elément en bronze où se trouve la serrure d’un meuble

Main de tirage : Elément souvent en bronze statique permettant de tirer un tiroir

Anneau de tirage : Elément souvent en bronze mobile permettant de tirer un tiroir

Piètement : Partie où se trouve les pieds d’un meuble

Bâti : Carcasse d’un meuble

Gradin : Partie supérieure d’un meuble (souvent un bureau) où se trouve des rangements sous forme de petites étagères

Abattant : Elément pivotant d’un bureau formant table à écrire

Entretoise : Traverses réunissant les pieds (en X, en carré ou en H)



Sources :

Mobilier domestique, Éditions du patrimoine
Adeline (Jules), Lexique des termes d’art, Editions bibliomane
Deflassieux (Françoise), Le guide de l’antiquaire, Solar éditions

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21 August 2022

Le vocabulaire des sièges

Les arts décoratifs comprennent un certain nombre de mots servant à décrire les œuvres. Souvent méconnus du grand public, ils sont inévitables à connaître pour une meilleure expérience dans les musées, galeries, etc. Le monde du siège en comporte plusieurs, les voici :


Les types de sièges :


Tabouret : Assise posée sur quatre pieds

Ployant : tabouret pouvant se plier en deux grâce à son assise en X

Chaise : un tabouret avec un dossier

Fauteuil : une chaise avec des accotoirs

Fauteuil d’aisance : fauteuil dont l'assise est percée et équipée d'un récipient destiné à recevoir les selles

Bergère : un fauteuil muni de joues

Marquise : une bergère ayant une assise large

Duchesse : chaise longue comportant un dossier d’un côté et un dossier bas de l’autre

Duchesse brisée : duchesse fragmentée en deux ou trois parties (bergère, tabouret, bout de pied)

Fauteuil à la reine : fauteuil à dossier plat

Fauteuil en cabriolet : fauteuil à dossier incurvé

Lit de repos : lit de jour à une place sans accotoirs

Lit à la polonaise :  lit de travers ou d'alcôve à deux chevets de même hauteur et muni d'un petit dais ovale plus petit que la couche

Lit à la turque : lit se composant de trois chevets en crosse 

Banquette : siège allongé sans dossier qui découle du banc

Canapé : long siège où plusieurs personnes peuvent s’asseoir avec un dossier et des accotoirs

Canapé à oreilles : canapé dont le haut du dossier comporte des oreilles pour reposer la tête


Fauteuil de bureau : fauteuil léger canné recouvert d’une galette de cuir, ayant souvent un pied au milieu de la ceinture avant, certains étant sur pivot pour tourner


La structure du siège :

Traverse : élément en bois qui réunit horizontalement les montants

Montant : Pièce de bois placée verticalement

Ceinture : élément en bois entourant un siège dans laquelle se fixe les montants des pieds, du dossier et des accotoirs

Châssis : cadre supportant l’assise et le dossier d’un siège

A châssis : sièges garnis de cadres amovibles permettant de changer de décors selon les saisons

Console d’accotoir : Partie du bras d’un fauteuil sur laquelle on pose l’avant-bras

Manchette : accotoirs rembourrés

Dé de raccordement : sur un fauteuil, cube d’où vient s’imbriquer le haut du pied, les traverses, la console d’accotoir

Entretoise : traverses réunissant les pieds (en X, en carré ou en H)

Garniture : tapisserie d’un siège

Carreau : coussin


Sources :

Mobilier domestique, Éditions du patrimoine
Adeline (Jules), Lexique des termes d’art, Editions bibliomane
Deflassieux (Françoise), Le guide de l’antiquaire, Solar éditions

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19 March 2022

Un weekend à Versailles, nos meilleures adresses

Après s’être réveillé dans une très belle chambre au Grand Contrôle, nous vous conseillons une petite promenade matinale à la pièce d’eau des Suisses. Puis, rendez-vous à l’exposition temporaire du moment du château qui sont toujours de très grande qualité. Prenez le temps ensuite de déjeuner chez Pincemin ou à la Table du 11. Arrêtez-vous à l’Osmothèque ou au Potager du roi pour découvrir de délicieuses odeurs. Faites une courte pause au Chant du coq pour y déguster d’exquises pâtisseries pour le goûter ou chez State of Mind, le salon de thé de nos amis Catherine et François. Réalisez un petit peu de shopping dans le Quartier Notre Dame ou dans celui de Saint Louis. Et enfin, venez nous rendre visite à l’Hôtel de Bouillon. Détendez-vous autour d’un verre au coin de la cheminée ou dans le jardin à la française et repartez avec une jolie œuvre, souvenir d’une belle escapade versaillaise.


Nos restaurants :
Le pincemin
10 boulevard du roi – 78000 Versailles
La table du 11
8 rue de la Chancellerie – 78000 Versailles

Notre hôtel :
Le grand contrôle
1 rue de l’Indépendance Américaine – 78000 Versailles

Notre pause goûter :
Le chant du coq
98 rue de la paroisse – 78000 Versailles
State of Mind (qui est aussi notre parfumerie préférée)
5 rue du Baillage – 78000 Versailles

Nos musées :
Château de Versailles
Place d’Armes- 78000 Versailles
Musée Lambinet
54 boulevard de la Reine – 78000 Versailles

Nos lieux favoris :
Promenade autour de la pièce d’eau des Suisses
Route de Saint Cyr – 78000 Versailles
L’Osmothèque
36 rue du parc de Clagny – 78000 Versailles
Le potager du roi
10 rue du maréchal Joffre – 78000 Versailles

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12 March 2022

Notre sélection presse

Plusieurs média papier français ou étrangers sont proposés dans les kiosques ou à se faire livrer chez soi. Ils sont le meilleur moyen de se tenir au courant de l’actualité culturelle (expositions, tendances, nominations muséales, etc) et de celle du marché de l’art (ventes record, évènements, nouvelles découvertes ou redécouvertes d’œuvres, etc). Ils peuvent aussi, pour les collectionneurs, être une source régulière d’inspiration : les images ravissantes de musées, les étonnantes publicités, les articles de réflexion sont par exemple des générateurs d’idées pour les amateurs. La curiosité et la soif de connaissances sont deux traits de caractères communs chez les collectionneurs, et la presse permet d’assouvir leurs besoins. Il en existe de tous types : mensuel ou quotidien par exemple, généraliste ou tourné vers une spécialité (décoration, actualité, art ancien, etc), traditionnel ou avec un ton original. Vous les connaissez peut-être déjà, la Galerie Pellat de Villedon vous propose sa sélection pour compléter votre bibliothèque.

- Connaissance des arts (mensuel)
- Beaux-Arts magazine (mensuel)
- L’objet d’art (mensuel)
- L’œil (mensuel)
- Journal des Arts (bimensuel)
- Quotidien de l’art (quotidien)
- VMF (bimestriel)
- Demeures historiques (bimestriel)
- Aladin (mensuel)
- L’éventail (mensuel)
- Arts in the city (bimestriel)
- The World of interior (mensuel)

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5 March 2022

Conseils lectures – des collectionneurs inspirants

La collection et la décoration sont le fruit d’un savant mélange de goûts innés, de curiosité et de découverte à travers des échanges avec des collectionneurs et des galeristes, de visites de musées, de voyages, de lectures et d’inspirations diverses. Aujourd’hui, nous avons réuni dans cet article les ouvrages qui nous ont marqués dernièrement. Ils sont de véritables croisières vers des imaginaires pluriels. Parfois biographie d’amateur, collection de collectionneurs ou simple recueil d’images extraordinaires, ces livres sont à s’offrir.


- « Collections, collectionneurs », Emmanuel Pierrat, Éditions de la Martinière

- « Chez eux : quand recevoir est un art », Pierre Sauvage, Flammarion

- « Les nouveaux cabinets de curiosité », Emmanuel Pierrat, Les Beaux jours

- « Clubs et cercles en Europe », Charles-Louis de Noüe et Serge Gleizes, Du Palais

- « 20 ans de passion : le château de Champs de Bataille », Jacques Garcia, Flammarion

- « The joy of collecting », Jean Paul Getty, Getty publications

- « Le dernier des Camondo », Pierre Assouline, Folio

- « La fortune de Richard Wallace », Lydie Perreau, Le livre de Poche

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19 February 2022

Mise en valeur

La Galerie Pellat de Villedon possède une certaine expérience en matière de décoration. De nombreux clients doivent faire face au manque de place chez eux, d’autres ont des pièces à la configuration spécifique, etc. De vrais questions se posent sur l’organisation d’une collection. Pour le plaisir de l’aménagement, de la passion du décor raffiné, la Galerie vous dévoile aujourd’hui ses secrets et astuces.

- La console d’applique : Vendue seule ou en paire, en bois doré, elle permet de pallier au manque de place. Accrocher au mur, vos objets d’art peuvent enfin trouver leur destination.

- La chaussette de lustre : Les lustres permettent de réfléchir la lumière grâce aux pampilles. Hélas les fils et chaînes disgracieux gâchent souvent le décor. Il suffit de faire passer tout ceci dans un joli tissu cousu à la couleur de votre choix. Réglable, il n’y a aucun problème de longueur. Petite note : plus il y a de fronce, plus la partie supérieure du lustre sera jolie. Par ailleurs, faites attention à la hauteur de votre lustre. Cette dernière est très importante pour l’ambiance de votre décoration (tout comme la taille du luminaire).

- Les socles, gaines, colonnes : Autres que les consoles d’appliques, les socles, gaines et colonnes sont d’excellents présentoirs pour les objets d’art. De tailles et dans des matériaux divers, ils seront parfaits dans votre intérieur. Ils peuvent être présentés seul, à plusieurs en rang de manière néoclassique ou en groupement en dégradé.

- Accrocher ses tableaux : Pour accrocher ses tableaux, plusieurs options s’offrent à vous : cimaises (pour pouvoir souvent changer de décor), avec un clou/crochet directement au mur (un accrochage invisible), avec des chaînes de part et d’autre du tableau reliées à une barre métallique (comme ce que nous pouvons observer souvent dans les collections britanniques), grâce à un ruban ou à une cordelette (pour varier les matières). Notre secret est de présenter les portraits ou médaillon sur un grand miroir avec un cordon rouge tressé.

- Les tissus : Les tissus ont une grande importance dans un intérieur : ils permettent de réchauffer la pièce. Les tapis et les rideaux sont des exemples élémentaires. Par ailleurs, la garniture des sièges est un élément à ne pas négliger. La qualité des tissus est très importante car elle met en valeur ces dits sièges. Nous pouvons nous amuser avec, changer au gré des saisons, des humeurs. Vous pouvez commencer par ajouter quelques jolis coussins à votre salon et agrémenter vos rideaux avec des embrasses pour créer du relief.

- La bougie : Toujours dans l’idée de réchauffer une pièce, la présence de bougie est idéale. Que ce soit sur des bougeoirs ou appliques, il est possible d’allumer de vraies bougies ou des bougies électriques (il en existe de très bonne qualité aujourd’hui). De couleur rouge par exemple pour plus de modernité ou couleur ivoire classique, toutes les pièces peuvent accueillir ces « accessoires ».

Les fleurs : Avoir de jolis bouquets ou une fleur solitaire dans des vases en faïence ou en porcelaine, c’est un détail qui fait toute la différence. Cela donne de la vie, la touche finale à votre intérieur.

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10 February 2022

Entretien

Les œuvres d’art demandent une attention particulière concernant l’entretien. Si elles ont réussi à survivre à plusieurs guerres, changements de régimes, révolutions, changement de modes, c’est qu’elles sont d’excellentes qualité de fabrication. En effet, les techniques des meubles français au XVIIIe siècle leur assurent une grande solidité (réalisées en bois sec, la déformation est limitée). Or, malgré ce fantastique savoir-faire qu’ont possédé nos créateurs, les propriétaires ont un rôle à jouer également pour que les objets et meubles puissent perdurer aussi longtemps que possible. Nous évoquerons ici particulièrement le mobilier.

Les meubles et sièges sont principalement réalisés en bois. Ses différents ennemis sont :
- Les variations de températures. Les coups de froids brusques, les courants d’air, une fenêtre ouverte, un chauffage fort rapproché provoquent des dégâts d’usures rapides.
- La sécheresse. Le chauffage central à tendance à dessécher l’atmosphère et donc à décoller les placages et fendre le bois, la dorure qui s’écaille, etc.
- L’humidité excessive et le manque d’aération provoque des moisissures, noirci les bronzes, etc.
- L’exposition trop forte à la lumière. Les garnitures des sièges et le bois ont tendance à « passer ».
- Les mauvaises manipulations. De trop nombreux transports, de forts chocs causent des dégâts notamment dans la dislocation de l’assemblage du meuble (le système d’articulation du meuble peut faiblir au fur et à mesure du temps selon son histoire).
- Les vers de bois (les xylophages) affaiblissent le meuble en créant de petites galeries.
- L’eau. Détremper un meuble à l’excès risque de dissoudre la colle et donc de soulever le placage.

Pour contrer ces éléments, Pierre Verlet, dans son ouvrage « Les meubles français du XVIIIe siècle », propose des solutions faciles à appliquer. Il suffit de placer votre meuble dans un endroit sain. Il faut éviter les changements de températures brusques (si les conditions physiques évoluent de manière constante et lente, il n’y aura pas de dégâts).  Il faut également faire attention à l’hygrométrie. Dans l’idéal, une température autour de 17°c et une hygrométrie de 50 % sont des conditions idéales. Cependant, un climat égal et une hygrométrie constante suffise largement.

En ce qui concerne l’entretien quotidien, il n’y a pas de grandes difficultés. Les meubles s’encrassent de manière naturelle. Il faut alors utiliser des plumeaux et chiffons et éviter l’eau. Pour les recoins des bronzes par exemples, il est préférable d’utiliser une petite brosse.
Pour toutes demandes d’entretien et de conservation plus conséquentes, il est recommandé de s’adresser à des spécialistes de façon à respecter les usages du XVIIIe siècles et à apporter à votre meuble les meilleurs soins possibles. La Galerie Pellat de Villedon a le plaisir de confier à ses collectionneurs les adresses des artisans les plus compétents de chaque spécialité.

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4 February 2022

Où et comment acheter

Les collectionneurs de mobilier et d’objets d’art du XVIIIe siècle attachent très souvent une attention particulière à leurs lieux d’achats et aux conditions de celles-ci. La collection n’est pas seulement la possession d’une œuvre mais c’est aussi tous les souvenirs qu’elle engendre : la première rencontre, les heureuses surprises de la documentation lue sur celle-ci, l’intégration dans son intérieur, le dialogue avec le reste du décor, etc. Un réel lien se crée entre l’objet et son propriétaire.

Le marché de l’art propose différents lieux de vente. Les maisons de vente aux enchères organisent des ventes publiques autour d’un thème (spécialisée sur une époque par exemple) ou alors des ventes moins spécifiques et mélangent plusieurs typologies d’objets. Ces ventes sont des « évènements » qu’elles soient en lignes ou dans une salle, c’est-à-dire que la vente est organisée à une date et à un horaire précis, ce qui demande une certaine disponibilité à l’acheteur et de connaitre le calendrier des ventes. L’exposition se réalise souvent à la veille de la vente. Ces ventes proposent plusieurs centaines de « lots », le débit est extrêmement rapide, les enchères se succèdent en quelque seconde ce qui peut perdre quelque fois les nouveaux venus (il est en effet parfois nécessaire de connaitre « les codes » pour se sentir à l’aise). Les habitués des hôtels de ventes « se battent » pour acquérir un objet ou un meuble au meilleur prix. Il n’est pas évident que vous remportiez votre œuvre. Le commissaire-priseur accompagné de l’expert réalise des expertises et des estimations, ils ont une large équipe gérant l’administration et la manutention. Après plusieurs ventes, il n’est pas sûr que vous traitiez avec la même personne. Ces ventes aux enchères comportent de nombreux points positifs mais sont plutôt adressées aux connaisseurs et aux personnes familiarisées avec le marché de l’art. 

L’autre espace de vente principal concerne les galeries et les antiquaires. Il s’agit d’un modèle de vente bien différent des ventes aux enchères. La Galerie Pellat de Villedon fait partie de cette catégorie. Le principal avantage concerne le lien entre le collectionneur et l’antiquaire. Ludovic Pellat de Villedon met un point d’honneur notamment à ce qu’une relation de confiance règne avec sa clientèle. Cette transparence est possible grâce aux exigences que s’impose la Galerie : tous les objets et meubles datent du XVIIIe siècle (nous ne proposons pas de copies ou d’œuvres de style du XIXe siècle), la provenance est toujours surveillée, l’équipe de la Galerie tente d’être d’une disponibilité exemplaire que ce soit par téléphone, email, rendez-vous pour répondre à toutes les éventuelles questions (la demande de photographies supplémentaires en est un exemple), etc. 
Par ailleurs, la Galerie développe très souvent un lien privilégié avec les acquéreurs. Ils apprécient la dimension « familiale » de la Galerie, les attentions portées à leurs égards : leur préférence en matière de style ou leur recherche précise d’un meuble lorsqu’ils nous sont connus permettent des propositions personnalisées ; des conseils et un suivi de la collection leur est proposé (nous pouvons citer les conseils d’entretien ou de décoration par exemple) ; ils reçoivent des invitations aux évènements prestigieux auxquelles la Galerie participe et sont souvent invités aux « diners de collectionneurs » organisés par la Galerie Pellat de Villedon au sein des espaces d’exposition. 
L’antiquaire présente également un avantage particulier : il s’agit de sa personnalité. Il réalise sa propre sélection, propose son goût selon des critères qu’il a lui-même défini. Cette direction artistique, semblable aux marques de luxe, construit un imaginaire. Le collectionneur a donc le loisir d’adhérer et de s’identifier à cette proposition. 

De plus, la Galerie Pellat de Villedon propose plusieurs « lieux » d’achats de façon à s’adapter aux mieux aux besoins de chacun des collectionneurs. Tout d’abord, nous pouvons citer les galeries : La Galerie Pellat de Villedon possède un espace d’exposition rue du Bailliage et un hôtel particulier, l’Hôtel de Bouillon, à Versailles. Il s’agit de larges pièces présentant les meubles et objets au sein de décors soignés. Cette scénographie est changée très régulièrement afin de donner des idées de mise en scène aux acheteurs. Toutes les œuvres proposées à la vente sont donc exposées et peuvent être vues par tous et à n’importe quelle moment (la Galerie étant ouverte du mercredi au dimanche de 10h30 à 13h et de 14h30 à 19h). Le collectionneur a la possibilité de repartir avec son achat directement, ou de se faire livrer par nos soins à son domicile. S’il a besoin de réflexion, la Galerie propose des fiches contenant le cartel et les photographies de l’œuvre à emporter. D’autre part, si le collectionneur souhaite régler plus tard, il le peut en réservant le meuble ou l’objet et en versant un acompte. Le paiement en carte bancaire, par virement, par chèque sont possibles.

L’achat en boutique n’est pas le seul moyen d’acquérir des œuvres. La Galerie Pellat de Villedon est également présente sur les plateformes digitales. Elle possède un site internet mettant en ligne ses objets. Elle a à cœur de proposer chaque semaine des nouveautés (présentes dans la newsletter). Ce site est à la fois une vitrine mise à jour quotidiennement mais aussi un site de vente en ligne. La Galerie est également présente sur des sites internationaux de ventes d’œuvres d’art tels que Proantic et Anticstore. 

Enfin, la Galerie Pellat de Villedon participe à des salons prestigieux tels que la Biennale Paris. Il s’agit d’un autre lieu d’achat très apprécié des collectionneurs. C’est l’occasion pour la Galerie de présenter ses meilleurs œuvres dans un cadre exceptionnel. Ces expositions éphémères réunissent les plus grands collectionneurs, décorateurs, conservateurs et permettent une visibilité sans précédent. La sélection de meubles et d’objets particulièrement poussée prend donc une valeur supplémentaire.

Ainsi, acheter auprès d’un antiquaire, c’est échanger sa passion avec d’autres, se créer des souvenirs importants, agrandir sa collection en apprenant ses goûts et la direction souhaitée, avoir un suivi dans ses acquisitions, etc. 

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26 January 2022

D’agréables musées

“L'art est la présence dans la vie de ce qui devrait appartenir à la mort ; le musée est le seul lieu du monde qui échappe à la mort.”
André Malraux

Les meubles et objets d’art des XVIIe et XVIIIe siècles font partie de la grande famille des « Arts décoratifs ». Ils sont connus aujourd’hui, mais également depuis leur création, dans le monde entier pour la qualité d’exécution de leurs artisans, pour l’originalité de leurs décors et pour l’élégance de leurs formes. Si Louis XIV, Madame de Pompadour, Richard Wallace, Moïse de Camondo, Karl Lagerfeld, Jacques Garcia entre autres ont aimé ou aiment et soutiennent la création française de cette époque, c’est que ce goût a atteint une certaine universalité. 

Cette période artistique a donc produit des génies et des œuvres d’une qualité exceptionnelle. C’est pourquoi de nombreux écrins ouverts à tous nous donnent la chance de conserver ces objets et meubles historiques, de les mettre en valeur et de les réunir lorsque certains ensembles sont séparés. Nous parlons ici évidement des musées qui permettent notamment de faire vivre et de faire connaître ce siècle aux nouvelles générations. Par ailleurs, en plus d’être d’heureux transmetteurs de savoir, les musées sont d’immenses sources d’inspirations concentrés entre quelques murs. Ainsi, la Galerie Pellat de Villedon vous propose quelques visites pour découvrir ou redécouvrir des œuvres importantes de notre Histoire ou tout simplement d’une très grande beauté.



Versailles : 

Château de Versailles
http://www.chateauversailles.fr/

Musée Lambinet
https://www.versailles.fr/culture/etablissements/musee-lambinet/


Paris :

Le Louvre
https://www.louvre.fr/

Musée Nissim de Camondo
https://madparis.fr/francais/musees/musee-nissim-de-camondo/

Musée des Arts Décoratifs 
https://madparis.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/

Musée Cognacq Jay
http://www.museecognacqjay.paris.fr/

Petit Palais
http://www.petitpalais.paris.fr/

Musée Jacquemart-André
https://www.musee-jacquemart-andre.com/

L’Hôtel de la Marine
https://www.hotel-de-la-marine.paris/

Musée Carnavalet 
https://www.carnavalet.paris.fr/




Ile de France :

Château de Fontainebleau
https://www.chateaudefontainebleau.fr/

Château de Champs sur Marne
http://www.chateau-champs-sur-marne.fr/

Château de Breteuil
http://www.breteuil.fr/

Château de Vaux le Vicomte
https://vaux-le-vicomte.com/

Domaine départemental de Sceaux
https://domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr/

Musée des Avelines
https://www.musee-saintcloud.fr/

Musée du Domaine royal de Marly
https://www.marlyleroi.fr/Mus%C3%A9e-Promenade/471/

Domaine national de Saint-Cloud
http://www.domaine-saint-cloud.fr/

Cité de la céramique
https://www.sevresciteceramique.fr/

Château de Rambouillet
http://www.chateau-rambouillet.fr/



Autres régions de France :

Château de Compiègne
https://chateaudecompiegne.fr/

Château de Chantilly
https://www.domainedechantilly.com/fr/

Château de l’Abbaye de Chaalis
http://www.chaalis.fr/fr

Château de Lunéville
http://www.chateauluneville.meurthe-et-moselle.fr/fr

Château de Champs de Bataille
https://www.chateauduchampdebataille.com/


Royaume-Unis :

Victoria and Albert Museum
https://www.vam.ac.uk/

Wallace Collection
https://www.wallacecollection.org/?gclid=CjwKCAiA1fnxBRBBEiwAVUouUgQDT1_XLK1xggCQOQNk9VPMXpcRqfXyjZ5q0iuB6eWME2RpjWF8phoChw0QAvD_BwE

Waddesdon Manor
https://waddesdon.org.uk/



Etats-Unis :

Frick Collection
https://www.frick.org/

Metropolitan Museum
https://www.metmuseum.org/

Jean Paul Getty Museum
https://www.getty.edu/

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20 January 2022

Les conseils lectures


Notre passion commune pour les arts décoratifs et le XVIIIe siècle se cultive notamment par la lecture d’ouvrages généraux, spécialisés ou par des revues. Écrits par des historiens de l’art, des conservateurs, des experts, des collectionneurs à l’occasion d’exposition, de thèses ou de mémoires notamment, ces livres sont pour beaucoup d’entre nous le berceau de cette passion. Ils sont également essentiels pour l’approfondissement de notre connaissance. De cette manière, les collectionneurs de mobilier et d’objet d’art de cette période sont également des collectionneurs de livres sur le XVIIIe siècle ou sur les arts décoratifs et la bibliothèque devenant alors un véritable laboratoire créateur de nouvelles envies.
Que ce soit pour les primo-collectionneurs ou les amateurs passionnés de longues dates, la Galerie Pellat de Villedon a à cœur de vous partager quelques ouvrages de références (il s’agit bien évidement d’une liste non exhaustive, ce sont de simples propositions de livres que nous possédons dans notre propre bibliothèque).



Des livres pour commencer une collection :

Si nous ne devions citer qu’un seul livre, il s’agirait de celui-ci : « Meubles français du XVIIIe siècle » de Pierre Verlet. Véritable bible, il a été écrit par l’une des légendes spécialisées sur les arts décoratifs du XVIIIe siècle. Bien que ce livre soit devenu rarissime, nous le conseillons à tous les nouveaux amateurs souhaitant avoir une vue d’ensemble mais précise du mobilier du XVIIIe siècle. Y sont abordés autant le processus de fabrication, les différents métiers, les styles, les ébénistes influents, l’authenticité, les marques et jurande, les types de meubles, etc.

Meubles français du XVIIIe siècle, Pierre Verlet, Presse Universitaire de France


Rédigé également par Pierre Verlet, « La maison du XVIIIe siècle en France » est un ouvrage que nous conseillons spécialement aux collectionneurs. Il s’agit d’un livre détaillant l’usage et la disposition du mobilier, l’éventail de choix de matières et de couleurs utilisées pour les sols et les murs. Il peut être une excellente source d’inspiration pour les propriétaires de mobilier ancien et pour les décorateurs.

La maison du XVIIIe siècle en France, Pierre Verlet, Baschet et Cie


Certains amateurs ne collectionnent que des œuvres d’origine française, d’une seule époque et d’autres achètent des objets et meubles venant de toute l’Europe et datant de siècles différents. Ainsi, que ce soit pour comprendre l’évolution des styles ou comparer les diverses productions le livre « Styles, meubles, décors, du Moyen-Âge à nos jours » aux éditions Larousse est une très bonne approche.

Styles, meubles, décors, du Moyen-Âge à nos jours, collectif, Larousse



Ces livres thématiques pour faire des recherches :

Lorsque nous sommes des amateurs aguerris, il est courant que nous souhaitions réaliser nous-même nos recherches. Pour cela, le digital ne suffit pas, les bibliothèques deviennent indispensables. La Galerie Pellat de Villedon vous propose quelques ouvrages de références traitant d’un seul sujet selon la thématique que vous souhaitez aborder.

Tout d’abord, nous pouvons évoquer les sièges. Plusieurs auteurs ont traité ce sujet avec brio. Nous pouvons citer Bill Pallot (« L’art du siège au XVIIIe siècle en France ») et Guillaume Janneau (« Les sièges »).

En ce qui concerne l’horlogerie, les différents volumes des éditions Tardy sont essentiels tout comme « L’Encyclopédie de la pendule française du Moyen Âge au XXe siècle » de Pierre Kjellberg.

Les marbres quant à eux sont très bien référencés dans le livre de monsieur Jacques Dubarry de Lassale intitulé « Identification des marbres ».

L’art du siège au XVIIIe siècle en France, Bill Pallot, ACR Edition
Les sièges, Guillaume Janneau, Jacques Fréal
La pendule française des origines à nos jours, collectif, Tardy
Encyclopédie de la pendule française du Moyen Âge au XXe siècle, Pierre Kjellberg, Les éditions de l’Amateur
Identification des marbres, Jacques Dubarry de Lassale, Editions H. Vial



Quelques dictionnaires :

Quand nous sommes passionnés et même quand nous avons plusieurs décennies d’expérience, il n’est pas rare de rencontrer des mots qui nous semblent inconnus. Entre les manuscrits, les livres ou les étiquettes des meubles datant du XVIIIe siècle ou encore les cartels actuels des maisons de vente et des galeries, les dictionnaires spécialisés sont indispensables, en voici quelques exemples.
Nous commencerons par évoquer les ouvrages définissant les meubles et objets. Nous recommandons la collection « Vocabulaires » des Éditions du patrimoine : en particulier « Mobilier domestique – Vocabulaire typologique » (en deux tomes) et « Objet civil domestique – Vocabulaire typologique ». Grâce à des descriptions précises et des photographies d’exemples, ces livres vous seront d’une grande aide.

Mobilier domestique – Vocabulaire typologique, collectif, Éditions du patrimoine
Objet civil domestique – Vocabulaire typologique, collectif, Éditions du patrimoine


Nous pouvons poursuivre avec le vocabulaire concernant l’ornement. Toujours dans la collection des Éditions du patrimoine, « Ornement – Vocabulaire typologique et technique » se prêtera bien à vos recherches. L’autre livre que nous vous conseillons est le célèbre « Lexique des termes d’art » de Jules Adeline récemment réédité.

Ornement – Vocabulaire typologique et technique, collectif, Éditions du patrimoine
Lexique des termes d’art, Jules Adeline, Bibliomane


Enfin, il reste à évoquer les dictionnaires des ébénistes et menuisiers recensés (très utiles lorsque nous possédons un meuble à l’estampille peu connue). Les deux principaux livres de ce sujet sont « Le mobilier français du XVIIIe siècle – dictionnaire des ébénistes et des menuisiers » de Pierre Kjellberg et « Les ébénistes du XVIIIe siècle français » aux éditions Hachette.

Le mobilier français du XVIIIe siècle – dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Pierre Kjellberg, Les éditions de l’Amateur
Les ébénistes du XVIIIe siècle français, collectif, Hachette



En savoir plus sur le XVIIIe siècle :

Nous pouvons terminer cet article par quelques suggestions de livres présentant d’intéressantes facettes de la société du XVIIIe siècle : ils sont souvent de très bonnes idées de cadeaux pour les passionnés.
Les marchands-merciers ont fait l’objet d’une exposition au musée Cognacq-Jay en 2018. Celui-ci a sorti à cette occasion un livre sur cette fascinante profession (« La fabrique du luxe : les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle »).

La fabrique du luxe : les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle, collectif, Paris Musées


Les témoignages sont très pertinents, à lire également. Nous vous proposons les lettres de la Princesse Palatine ou bien encore les écrits de Charles de Peyssonnel pour se plonger trois siècles en arrière. Ce sont des écrits parfois comiques, parfois intriguant, parfois émouvant mais toujours une source de savoirs nouveaux et d’inspiration.

Lettres de la princesse Palatine 1672-1722, La princesse Palatine, Mercure de France
Petite chronique du ridicule – les français ont-ils changé depuis 1782 ?, Charles de Peyssonnel, Petite Bibliothèque Payot

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13 January 2022

Les différents profils de collectionneurs

La passion pour les arts décoratifs, le XVIIIe siècle ou pour un personnage de cette époque se traduit généralement par la collection de meuble et d’objets d’art de cette même époque. Il existe une quantité gigantesque d’histoires de collectionneurs : les uns ont débuté par le lègue d’une commode par un grand-parent, d’autres par le coup de foudre artistique avec un bureau de Martin Carlin dans une exposition temporaire, ou encore certains ont eu le bonheur d’ouvrir un livre avec la représentation de Louis XV à leur sixième printemps. Ainsi, ce premier amour peut naître à n’importe quel âge, à n’importe quelle période de la vie. Dès lors, jamais ce goût ne s’arrête. Il évolue en fonction des rencontres avec les antiquaires et les autres collectionneurs, avec des expositions vues et des livres lues, avec des inspirations développées avec l’œuvre de décorateurs ou de films visionnés par exemple, etc.

Or, chaque collectionneur est unique. Chacun construit son « goût », développe son œil, sa propre exigence et réalise une sélection qui correspond à ses envies. Cependant, plusieurs d’entre eux se rassemblent autour d’une fascination plus prononcée pour l’esthétique, le côté historique ou encore pour la facette artistique.

Ainsi, le côté artistique du mobilier et des objets d’art attire celui qui collectionne en recherchant la pièce originale, la pièce ayant une importance dans l’Histoire de l’art, une pièce rarissime et d’une qualité d’exécution irréprochable.
Toujours en plaçant en priorité le caractère artistique au centre de la sélection, d’autres vont acquérir en fonction du style ou de l’artiste. Ils ont alors une préférence particulière pour leur philosophie et approche.

D’un autre côté, il y a des collectionneurs qui s’intéressent davantage à l’esthétique de leurs achats. Ainsi, ils cherchent à meubler leur intérieur en fonction d’un goût précis et portent une grande attention à l’état du meuble ou de l’objet. Ces derniers reprennent alors souvent leur place d’éléments utilitaires.
Dans cette même idée de recherche esthétique, des amateurs différents portent leur attention sur les formes et les matières utilisées. Ils sont généralement amateurs d’époque diverses et n’hésitent pas à mélanger des œuvres anciennes et contemporaines.

Enfin, cela peut être le côté historique qui peut plaire aux amateurs. En effet, certains d’entre nous collectionnent des meubles et des objets caractéristiques d’un style ou d’une décennie afin de recréer un ensemble parfaitement semblable à ce que nous avons pu réaliser au XVIIIe siècle. Vivre au milieu d’un décor datant de plusieurs siècles avant nous est leur souhait tout comme un univers s’en inspirant.
D’autres passionnés d’Histoire, ne vont rechercher que des objets et meubles ayant appartenus à un personnage historique.

Cependant, il est évident qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive puisque les collectionneurs se distinguent par leur singularité, correspondent à aucun ou même à plusieurs traits de ces caractères. Aucune généralité ne peut être faite, mais ces idées de profils sont largement utiles pour le primo-collectionneur qui construit la vision de sa collection. En revanche, tous les collectionneurs sont quasiment unanimes pour affirmer qu’ils achètent au coup de cœur.

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7 January 2022

Pourquoi collectionner ?

La Galerie Pellat de Villedon propose une sélection de meubles et objets d'art datant principalement du XVIIIe siècle. Il s'agit d'oeuvres d'exception, la plus belle production d'une époque tant fantasmée aujourd'hui. En effet, Versailles n'a jamais connu autant de visiteurs et les musées du monde entier sont tous fiers de montrer les témoins d'une époque fastueuse. Le Metropolitan Museum de New York, le Victoria and Albert Museum de Londres et le Louvre n'en sont que quelques exemples. Or, il est tout à fait admis de se poser la question : "pourquoi acheter du mobilier aujourd'hui ? " . Cette dernière connait quelques réponses que la Galerie Pellat de Villedon est très heureuse de vous dévoiler.

1. C'est avoir le privilège de posséder un objet unique, d'une qualité remarquable, conçu par les meilleurs artisans de l'époque. C'est acheter de l'Art.

2. C'est être le propriétaire d'un objet historique, ayant été acheté par des commanditaires prestigieux et ayant traversé les siècles. C'est acheter un bout de l'Histoire.

3. C'est s'entourer de mobilier et d'objets de luxe, conçu avec des matériaux d'exception pour les plus belles demeures du XVIIIe siècle. C'est vivre autour d'une des productions les plus abouties jamais réalisées.

4. C'est vivre avec élégance au milieu de témoins d'un raffinement et d'un savoir vivre jamais égalé. C'est se convertir à l'art de vivre à la française.

5. C'est être entouré du Beau, de meubles et d'objets qui créent des émotions par leur esthétique. C'est acheter plus qu'une décoration, de la beauté pour son quotidien.

6. C'est se cultiver avec des exemples proches de nous, faire continuer à vivre un patrimoine. C'est sauvegarder notre patrimoine.

7. C'est faire le choix d'un style intemporel, d'un intérieur dont on ne se lasse pas. C'est acheter avec sûreté du mobilier et des objets qui ont toujours été appréciés.

8. C'est investir dans une oeuvre d'art qui aura toujours de la valeur (et même qui en prendra), que l'on peut transmettre. C'est concevoir une collection, c'est-à-dire une forme d'épargne avec laquelle nous pouvons en profiter tous les jours et qui possède ses propres avantages fiscaux.

9. C'est se différencier en montrant un "goût" que vous avez-vous même construit. C'est montrer sa personnalité en concevant son propre patrimoine artistique.

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30 December 2021

L’incroyable progéniture du duc de Bouillon, premiers enfants de l’Hôtel de Bouillon

Le 20 avril 1662 Godefroy Maurice de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon épouse Marie-Anne Mancini. De leur union naissent dix enfants, cinq fils et cinq filles. 

Louis-Charles de La Tour d’Auvergne (1665-1692)
Premier enfant du duc et de la duchesse de Bouillon, il est destiné à reprendre le titre de son père ainsi que sa fonction de Grand Chambellan. Homme intellectuel et militaire, il rédige à l’âge de quatorze ans une thèse philosophique et la soutient au collège des Jésuites de Clermont-Ferrand en 1679.
En 1685, accompagné de deux de ses cousins, Louis-Armand de Conti et François-Louis de La Roche-sur-Yon, il demande à Louis XIV l’autorisation de prendre les armes sous les ordres du roi de Pologne, Jean III Sobjeski, avec qui ils partent combattre les Turcs en Hongrie du Nord. Mais un courrier à leurs noms est saisi à Strasbourg, contenant plusieurs pamphlets de cour à l’encontre de Louis XIV. A son retour en France Louis-Charles est donc exilé. Il trouve alors refuge en Italie où il s’engage dans l’armée vénitienne. Il obtient le pardon du roi en 1690 et rentre en France. Le retour marque ses débuts à la charge de Grand Chambellan du roi, fonction qui lui est destinée à la mort de son père. Il se marie également, le 22 février 1691, à Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour (1673-1724), mais aucun enfant ne naît de cette union. Grâce à cette alliance, il reçoit la seigneurie de Roberval qui entre alors dans la Maison de la Tour d’Auvergne. Nommé brigadier de cavalerie le 3 juillet 1692, Louis-Charles part faire la campagne des Flandres, où il est blessé en août, à Steinlergue, par un coup de mousquet qui lui est fatal.


Marie-Elisabeth (1666-1725)
Seconde enfant du duc et de la duchesse de Bouillon, Marie-Elisabeth se mêle à la cour de son temps et se lie de la sorte avec la duchesse de Bourgogne, faisant ainsi parti de l’entourage du roi. La jeune fille montait à cheval et participait aux chasses royales. Jamais mariée, elle entretient avec son père d’excellents rapports, contrairement à ses frères. On raconte que sa mère en était jalouse. Elle prit soin de son père jusqu’à la mort de ce dernier en 1721, qu’elle ne tarda pas à rejoindre dans la tombe en 1725. 

Emmanuel-Théodose (1668-1730)
Promis à la vie consacrée et présenté à Rome au Saint-Père, la mort subite de son frère ainé fait d’Emmanuel-Théodose l’héritier de la Maison. Désormais destiné à une prestigieuse carrière militaire, il commence sa formation en Italie, avant de la poursuivre en Allemagne. A la mort de son père en 1721, il prend alors le titre de duc de Bouillon et devient le nouveau grand Chambellan. Il est également élevé au rang de pair de France.  
Bien qu’il ait hérité du titre et de la fonction de son père, Godefroy Maurice de La Tour d’Auvergne, son fils Emmanuel-Théodose n’avait pas une bonne relation avec lui. En effet, après avoir découvert le testament de l’un de ses ancêtres stipulant que « l’ainé des enfants de la famille a de plein droit la propriété des biens héréditaires, le père n’en étant plus que l’usufruitier. », Emmanuel-Théodose mène la vie dure à son père. D’après Saint-Simon il va jusqu’à intenter un procès au duc de Bouillon, l’accusant d’empêcher son fils d’user de ses droits d’héritier. Proche de Louis XIV, son père fait appel au roi afin que l’affaire soit étouffée.
Emmanuel-Théodose se marie quatre fois. Son premier mariage a lieu durant l’année 1696 avec Marie-Armande-Victorine de La Trémoille (1677-1717), qui lui donnera huit enfants dont son héritier, nommé Frédéric-Maurice-Casimir (1702-1723). A la mort de sa première femme, il se remarie trois fois, d’abord avec Louise-Françoise-Angélique Le Tellier (1700-1719) qu’il épouse en 1718, puis Anne-Marie-Christine de Simiane (✝︎ 1722) en 1720, et enfin, Louise-Henriette-Françoise de Lorraine (1707-1737). Chacune de ses épouses lui donnera un enfant. Voltaire est l’un des familiers d’Emmanuel-Théodose, - qui lui versait par ailleurs une pension – et va jusqu’à écrire des vers en l’honneur des duchesses de Bouillon, belle-mère et belle-fille.
Voltaire, admirateur de Marianne Mancini, demandera même à Emmanuel-Théodose d’accéder aux archives familiales afin de défendre la mémoire de Marianne Mancini dans l’affaire des poisons.

Frédéric-Jules (1672-1733)
Surnommé le chevalier de Bouillon, il entre dans l’Ordre de Malte et devient chevalier et Grand-Croix en 1690. D’un tempérament fougueux, Frédéric-Jules a, comme ses frères, des rapports compliqués avec son père, et avec le monde de la cour. Saint-Simon nous dit qu’« il était d’une audace pareille, qui ne se contraignait sur rien, qui disait du roi que c’était un vieux gentilhomme de campagne dans son château, qu’il n’avait plus qu’une dent et qu’il la gardait contre lui ». De nature emportée, on l’accuse également d’avoir frappé à mort un traiteur chez qui il se fournissait. A son caractère hardi s’ajoutent ses mœurs légères. On conserve de lui des lettres adressées à son ami l’abbé Chaulieu dans lesquelles il lui reproche de le sermonner sur ses mœurs. Le duc de Bouillon a bien tenté de le ramener à l’ordre, mais le chevalier de Bouillon, s’en moquant, lui proclame qu’il n’est pas son fils mais le fruit des amours adultères de sa mère avec son amant Philippe de Vendôme. A la suite à cette querelle, il est exilé à Turenne le 23 décembre 1690. De retour à la cour l’année suivante, il se lie avec le grand Dauphin qui lui obtient une fonction dans la Marine royale. Il est nommé capitaine de vaisseau, mais ne prend que rarement la mer, cette charge demeurant avant tout honorifique. Âgé de trente-huit ans, il hérite du titre de prince d’Auvergne, à la suite de son cousin François Egon de La Tour. A la mort de Louis XIV en 1715, le chevalier de Bouillon se rapproche du régent Philippe d’Orléans qu’il suit dans les libertinages. Il est notamment l’inventeur des bals masqués instaurés alors par le duc d’Orléans et ayant lieu trois fois par semaine à l’Opéra,. 
En 1719, il se marie à Olive-Catherine de Trent (1688-1738) dite Mademoiselle Trent, une aventurière irlandaise. Les noces sont l’occasion de grandes festivités qui durent trois jours. De ce mariage naissent trois enfants, tous mort en bas-âge.

Louis-Henri (1679-1753)
Le dernier fils du duc et de la duchesse de Bouillon, le comte d’Evreux, fait une brillante carrière militaire. Celle-ci débute en 1691, par le siège de Mons où le comte d’Evreux est nommé enseigne au régiment du roi. Huit ans plus tard, Louis-Henri est promu colonel du régiment de Blaisois. A la suite de cela, il achète à son oncle la charge de colonel-général de la cavalerie légère. Cependant, pour assumer le coût important de la charge, Louis-Henri décide de s’allier à une héritière. C’est ainsi qu’il épouse en 1707 Marie-Anne Crozat (1696-1729) fille du plus riche banquier de Paris, Antoine Crozat. L’intérêt financier de ce mariage vaut à Marianne Mancini de surnommer ironiquement sa bru le « petit lingot d’or » (Saint-Simon). A la dot de deux millions de livres s’ajoutent des actions dans la compagnie des Indes, apportées par son épouse. Quelques années après, ne connaissant plus de soucis financiers, Louis-Henri tente de faire annuler son mariage, mais sa mère, la duchesse de Bouillon s’y oppose catégoriquement. Louis-Henri se console alors dans les bras de la duchesse de Lesdiguières, sa cousine. En parallèle, sa carrière militaire suit une courbe ascendante, et il devient en 1708 lieutenant-général des armées du roi. Sous la Régence il entre au Conseil, et est nommé gouverneur du Poitou en 1716, et d’Ile-de-France en 1719.

Mademoiselle d’Albret (1696)
Elle est l’enfant du duc de Bouillon la moins connue à ce jour. Elle vie pieusement en résidant principalement au couvent de Port-Royal à Paris.             Elle passe aussi une partie de sa vie auprès de son oncle le cardinal de Bouillon (1643-1715) dans sa maison de repos à Saint-Martin de Pontoise où elle joue le rôle de la maîtresse de maison. 

Louise-Julie (1679-1750)
Connue également sous le nom de Mademoiselle de Château-Thierry, Louise-Julie de La Tour d’Auvergne passe ses premières années au couvent de Port-Royal à Paris, avec sa sœur aîné. Elle se marie le 22 juin 1698 à François Armand de Rohan, prince de Montbazon. Pour cette alliance, le roi aurait doté la dernière fille du duc de Bouillon de 100.000 livres. De cette union naissent deux enfants tous deux morts en bas-âge.
 
 

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18 December 2021

Marianne Mancini, duchesse de Bouillon

Née à Rome en 1649 et morte en 1714 à Paris, Marianne Mancini est, par sa mère, la nièce du cardinal Jules Mazarin (1602-1661). Issue d’une fratrie de huit dont elle est la plus jeune, elle n’arrive en France qu’après le reste de sa famille, en 1655.


Marianne Mancini et le duc de Bouillon
À la mort de Mazarin, la plus jeune de ses nièces n’est pas encore mariée. Il lui laisse 200.000 écus de dot, et promet le gouvernement d’Auvergne à son futur époux. Le cardinal ambitionnait de marier une de ses nièces à l’un des fils de la maison de Bouillon. La reine mère Anne d’Autriche organise alors pour Marianne Mancini cette alliance qui permettait de faire rentrer les Bouillon, champions de la Fronde, dans la clientèle mazarine. La Gazette de France annonce le 19 avril 1662 la signature du contrat de mariage unissant la dernière Mazarin à Godefroy Maurice de La Tour d’Auvergne (1641-1721) futur duc de Bouillon. Les fiançailles sont célébrées par l’évêque de Mirepoix le jour même, et le lendemain, alors qu’elle est âgée de seulement treize ans, Marianne Mancini épouse le duc de Bouillon, lui-même âgé de vingt et un ans. La charge de Grand Chambellan qu’il occupe depuis 1658 le retient à Versailles, tandis que la nouvelle duchesse de Bouillon préfère Paris où elle s’est tissé un excellent réseau mondain.  D’un accord tacite, ils entretiennent une relation à distance, l’un visitant l’autre ponctuellement. Dix enfants naissent de cette union.

Les amours infidèles de Marianne
Nous lui connaissons deux infidélités, notamment avec Antoine-Charles de Gramont, dit le comte de Louvigny (1641-1720).
Mais elle a surtout une relation très ambigüe avec le Chevalier de Vendôme (1655-1727) plus connu sous le nom de Grand Prieur, fils de Laure Mancini, la sœur de la duchesse, donc neveu de Marianne. Laure Mancini est morte en suite de couches en 1657, et son mari meurt en 1769. Orphelin, le jeune chevalier de Vendôme est recueilli par sa tante à l’hôtel de Chimay, quai Malaquai. Cette cohabitation aurait fait naître des sentiments amoureux entre les deux jeunes gens que seules six années séparent. Les bruits ont couru disant que le chevalier de Vendôme était le père de Frédéric-Jules (1672-1753) Chevalier de Bouillon, l’un des dix enfants Bouillon.

En 1675, Marianne se retire au couvent de Montreuil. Les sources divergent quant à la motivation exacte de ce retrait. Primi Visconti explique que la duchesse se retire d’elle-même, craignant les représailles de sa belle-famille au sujet de ses mœurs. D’autres, comme Maurepas, croient au contraire que la duchesse est faite enfermer au couvent sur ordre de son mari.

Une femme de lettres et mécène parisienne
La duchesse de Bouillon n’a que quinze ans lorsqu’elle fait de son hôtel parisien un salon littéraire et mondain, animé par les esprits les plus illustres du règne de Louis XIV. On rencontre chez elle Molière et la Fontaine. Elle devient d’ailleurs la protectrice du fabuliste, dont elle fait la connaissance à Château-Thierry, alors que la Fontaine en est le maître des eaux. La duchesse l’encourage à se lancer dans une importante carrière, en l’introduisant dans son hôtel parisien où elle préside sa petite académie. Grâce à elle, l’homme de lettres est anobli comme gentilhomme. Afin de remercier sa bienfaitrice, il lui dédie son ouvrage Psyché (1669)  par ces mots: « À Madame la duchesse de Bouillon. / Madame, c’est avec quelque sorte de confiance que je vous dédie cet ouvrage ».


Elle prend également sous son aile le dramaturge Jacques Pradon (1632-1698), concurrent direct de Jean Racine. Cette rivalité atteint son paroxysme lorsque les deux écrivains choisissent de réécrire la tragédie de Phèdre au même moment.  Une clé de lecture suggère que Marianne Mancini ait vu chez Racine, dans l’amour incestueux de Phèdre pour Hyppolite, une condamnation de ses relations propre avec le grand Prieur, tandis qu’à contrario, Pradon situe l’amour de Phèdre pour Hippolyte avant que la première ne se marie avec Thésée, afin de respecter la bienséance du temps. Un échange de pamphlets en vers et une critique acerbe à l’encontre de Racine accompagnent cette « cabale de Phèdre ». Pour aider Pradon, dont la pièce est créée deux jours après celle de Racine, la duchesse de Bouillon dépense d’importantes sommes pour louer des places dans les théâtres où sont produits les deux événements. Dans celui de Racine, elle paye des gens pour y venir siffler et dormir tandis que dans celui de Pradon, elle fait venir son réseau pour y applaudir son protégé. Afin de la remercier, Pradon lui dédiera une épître.


La duchesse de Bouillon et l’Affaire des Poisons
En mars 1679, explose l’un des plus grands scandales du règne de Louis XIV, l’Affaire des poisons. La célèbre empoisonneuse La Voisin (v.1640-1680) est accusée d’être à l’origine de plusieurs empoisonnements survenus depuis quelques temps dans les hautes sphères, et est arrêtée. Quatre cents quarante-deux personnes sont inculpées dans cette affaire, dont la duchesse de Bouillon. Un tribunal spécial est créé qui portera le nom de la Chambre Ardente. Soupçonnée d’avoir voulu empoisonner son mari Godefroy Maurice de La Tour d’Auvergne, afin d’épouser le chevalier de Vendôme, Marianne Mancini est convoquée en justice. Elle s’y rend le 29 janvier 1680, en compagnie de son époux qui était d’ailleurs convaincu de l’innocence de sa femme, rendant publiques les minutes du procès pour la disculper aux yeux de l’Europe. Très à l’aise, Madame de Bouillon a l’audace, à la fin de son jugement, de s’exclamer devant le tribunal : « Vraiment, je n’eusse jamais cru que des hommes sages pussent demander tant de sottises ». Acclamée par sa famille et ses amis, son implication dans l’affaire déplaît toutefois à Louis XIV qui ordonne l’exil de Marianne le 16 février 1680 à Nérac. À son retour à Paris, elle reprend ses activités mondaines sans rien y changer. Elle continue à fréquenter assidument le prince d’Orléans, frère du roi, dont le décès en 1708 l’attriste beaucoup. Elle meurt en 1714 à l’âge de 68 ans.


Bibliographie :

Deruelle Roger, Grandeur et décadence de la Maison de Bouillon, 1974
Petit Léon, Marie-Anne Mancini duchesse de Bouillon, ed. Cerf-Volant, 1970
Renée Amédée, Les nièces de Mazarin études de mœurs et de caractères au XVIIIe siècle, Paris, 1857
 
 

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3 December 2021

Godefroy Maurice de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, là où tout commence

La titulature de Godefroy-Maurice de la Tour d’Auvergne est impressionnante : « Souverain duc de Bouillon, duc d’Albret et de Château-Thierry, comte d’Auvergne et d’Evreux, viscomte de Turenne et de Lanquais, vidame de Tulle, baron de Limeuil et de Montgascon, Pair et Grand Chambellan de France, gouverneur de la haute et basse Auvergne ». Elle laisse deviner l’ancienneté de la Maison à laquelle Godefroy-Maurice appartenait, maison suffisamment prestigieuse pour lui permettre de faire construire, en 1670, un hôtel particulier tout à côté de la demeure royale de Versailles, à l’emplacement actuel de la Galerie Pellat de Villedon.


La famille de la Tour d’Auvergne dans la Fronde :
Godefroy Maurice est le fruit d’un mariage d’amour, comme le souligne l’historienne Sophie Vergnes, biographe de Frédéric-Maurice de la Tour d’Auvergne. Les annales historiques ont retenu celui-ci, père du second, pour son implication dans le mouvement de la Fronde. Les velléités frondeuses du duc sont alimentées par l’échec de la conjuration de Cinq-Mars, à l’issue de laquelle le duc Frédéric-Maurice de la Tour-d’Auvergne s’ést vu contraint de céder sa principauté de Sedan.
L’emprisonnement du prince de Condé, le 18 janvier 1650, sur ordre d’Anne d’Autriche, est l’élément déclencheur de ce grand mouvement de révolte qu’est la Fronde.  Les Grands du royaume, amis et soutiens du prince de Condé, se retirent de la cour. Le duc de Bouillon en fait de même et perd ainsi tous ses titres honorifiques. La duchesse soutient son mari dans ses positions, et fait jouer en sa faveur un excellent réseau. Elle devient alors une redoutable opposante du cardinal de Mazarin et de la reine qui l’assigne à résidence avec ses enfants en janvier 1650. Elle réussit cependant à s’en échapper le 23 mars 1650, mais est retrouvée le 5 avril, et se fait cette fois embastillée. On utilise sa détention comme un moyen de pression pour rappeler son mari à l’ordre. Cette stratégie est payante car le duc de Bouillon rentre dans les rangs. Il rejoint son épouse à Amboise après la libération de celle-ci en octobre 1650. Le duc et la duchesse de Bouillon recouvrent leurs titres de noblesse, permettant ainsi à leur fils Godefroy-Maurice de La Tour d’Auvergne de devenir, à la mort de son père en 1652, le nouveau duc de Bouillon.


Le duc de Bouillon : Grand Chambellan et Pair de France
Dans sa jeunesse, le duc de Bouillon a une courte carrière militaire. En 1664, il part combattre les turcs, puis prend part à la campagne de la Franche-Comté qui aboutit à la signature, en 1668, du traité de paix d’Aix-la-Chapelle. Il met un terme à sa carrière militaire après une ultime participation à la guerre de Hollande (1672-1678).
A l'âge de 22 ans, en 1658, Godefroy-Maurice de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, est nommé à la charge de Grand Chambellan de France. Cette charge honorifique l’élève au rang des plus hauts dignitaires de France. Le Grand Chambellan était présent lors de l’habillage du roi qu’il aidait dans cette tâche, et le servait lorsque le roi était à table. Ce titre reste dans la famille jusqu’à la Révolution.
Cette fonction permet au duc de Bouillon d’avoir avec le roi des rapports meilleurs que ne furent ceux de son père en son temps. Les mémoires de Saint-Simon rapportent à ce sujet plusieurs anecdotes qui en témoignent. Le duc de Bouillon a, par exemple, contracté des dettes contre l’Etat et le roi, qui les rembourse lui-même. Louis XIV est présent au mariage du duc de Bouillon qui se tient en 1662, dans la chapelle de la Reine, à l’Hôtel de Soissons, et discute plus tard avec lui des difficultés rencontrées par le duc dans l’éducation de son fils.   
Le soin qu’a Louis XIV d’entretenir de bonnes relations avec le duc de Bouillon s’explique bien sûr par le souci qu’il a de maintenir les grands du royaume sous sa coupe, afin d’éviter une nouvelle Fronde. Le duc de Bouillon prête serment lors de son entrée au Grand Conseil des Pairs de France, en promettant de « se comporter comme un digne, sage, vertueux et magnanime duc et Pair, officier de la couronne et conseiller de la cour ». Il atteint par là le rang le plus élevé auquel puisse aspirer un prince n’étant pas de sang royal ; Louis XIV a su créer une redevance du duc de Bouillon à son égard de telle sorte qu’elle les prévient de toute révolte.

Louis XIV envahit le Luxembourg et le duché de Bouillon en 1675, lors de la guerre de Hollande. Il restitue alors les terres de Bouillon, gouvernées par l’évêché de Liège depuis le traité de Cateau-Cambrésis en 1559, à la maison de la Tour d’Auvergne dans le traité de Nimègue, en 1679.


Le mariage de Godefroy Maurice de La Tour d’Auvergne et de Marie-Anne Mancini :
Godefroy Maurice de La Tour d’Auvergne se marie le 22 avril 1662, avec Marie-Anne Mancini (1649-1714), la plus jeune des nièces du cardinal Mazarin. Le mariage, célébré par en grandes pompes, est fécond et vraisemblablement heureux. Primi Visconti, un contemporain du duc, nous rapporte que « le duc sans sa femme était un corps sans âme », ce qui ne manque pas de surprendre lorsque l’on sait que les époux menaient une vie séparée. Le couple ne se voit qu’une ou deux fois par an, lorsque la duchesse de Bouillon se présente à Versailles où le duc réside, en raison de sa fonction de Grand Chambellan de France. La duchesse vit dans leur hôtel quai Malaquai, à Paris. En dépit de la distance, les époux restent unis et se soutiennent mutuellement. Nous verrons même le duc de Bouillon accompagner son épouse et la défendre devant le parlement de Paris, alors qu’elle est inculpée dans l’affaire des Poisons, en 1680.


La descendance du duc et de la duchesse de Bouillon
La séparation n’empêche pas le ménage d’avoir dix enfants : cinq fils et cinq filles. Comme leurs parents et arrière-grands-parents, les enfants tiendront une place importante dans le monde, grâce à leurs carrières politiques, militaires, ou par leurs mariages.

 

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24 November 2021

Acheter chez un antiquaire

L’antiquaire est un professionnel vendant des objets et des meubles usagés. Bien qu’il n’existe pas véritablement de diplôme exclusivement dédié à la formation au métier d’antiquaire, cette profession reste malgré tout réglementée. Ainsi, si chacun est libre de s’auto-proclamer antiquaire, personne n’échappe aux obligations légales inhérentes à la profession. Acheter chez un antiquaire c’est donc acheter dans un cadre soumis à la loi de manière à protéger acheteurs et vendeurs. Ces obligations légales consistent notamment en une immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) et à la tenue d’un registre de police paraphé par le commissaire de police ou par le maire de la commune dans laquelle l’antiquaire est installé. Dans ce livre de police figure chaque objet acheté et destiné à être vendu par l’antiquaire. Ce livre de police permet ainsi de retracer chaque objet, chaque vendeur, chaque achat et témoigne de la bonne foi de l’antiquaire notamment en cas d’achat d’oeuvre volée ou afin de lutter contre le blanchiment d’argent. Ce registre peut être contrôlé par les services de police et les services fiscaux. L’antiquaire se doit donc de l’avoir toujours près de lui notamment en cas de participation à des foires ou évènements en extérieurs qui peuvent faire l’objet de contrôle. Si ces obligations sont également applicables aux brocanteurs, les antiquaires se démarquent par leur expertise des objets et meubles. 
En effet, un brocanteur ou un non-professionnel (durant un vide-grenier par exemple) vendent sans garantie d’authenticité. À l’inverse, l’antiquaire doit s’assurer de l’authenticité de ses marchandises, de leur valeur. Il est ainsi capable d’identifier les objets, leur style et leur histoire. C’est pourquoi pour chaque objet, la galerie Pellat de Villedon entreprend des recherches approfondies pour réunir toutes les informations nécessaires à une expertise de qualité. Par ailleurs, contrairement aux brocanteurs, les antiquaires sont amenés à entreprendre des travaux de restauration et de remise en état. Afin de conserver au maximum l’état initial et authentique des oeuvres, la galerie Pellat de Villedon n’entreprend de tels travaux que lorsque l’oeuvre nécessite de l’entretien ou une réparation pour garder sa valeur et son aspect originaires. 
Par ailleurs, la galerie Pellat de Villedon est membre du Syndicat national des antiquaires (SNA). Ce syndicat protège et promeut la profession d’antiquaire à travers ses membres qui constituent un réseau de professionnels reconnus qui exercent dans le respect des règles légales et déontologiques. 

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18 November 2021

La fiscalité des oeuvres d'art

Si vous cherchez à investir, l’acquisition d’oeuvres d’art permet de diversifier son patrimoine en y ajoutant une dimension esthétique et culturelle tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse non-négligeable. 

En effet, la détention d’oeuvre d’art et objets d’antiquité n’est pas taxée au titre de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et est exonérée de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ce qui en fait un investissement particulièrement attractif. 
Cette fiscalité douce s’étend à la cession de ces oeuvres d’art. Les particuliers sont effectivement exonérés de la taxe forfaitaire à la revente pour les objets d’art, d’antiquité et de collection de moins de 5 000  euros leur permettant ainsi de profiter pleinement de la plus-value réalisée par la revente. Ce seuil de 5 000 euros s’apprécie objet par objet sauf s’il est considéré que les objets cédés constituent un ensemble.
 
Une telle exonération s’applique également lorsque les cessions sont effectuées au profit de musées, bibliothèques publiques ou services d’archives. 
Néanmoins, si le montant de la cession que vous voulez effectuer dépasse le seuil des 5 000 euros, vous bénéficierez là encore d’un régime fiscal favorable puisque vous pouvez choisir votre régime de taxation entre la taxe forfaitaire ou le régime des plus-values. La taxe forfaitaire est proportionnelle au prix de cession de l’oeuvre tandis que le régime des plus-values entraine une imposition sur la plus-value réalisée entre le prix d’acquisition de l’oeuvre et son prix de revente. Le régime de la plus-value semble particulièrement avantageux puisqu’il prévoit un abattement de 5% par année de détention de l’oeuvre au delà de la deuxième année de détention. Ces abattements entrainent finalement une exonération totale d’impôt après 22 ans de détention. Il est donc préférable de prêter attention aux deux régimes proposés avant d’effectuer une cession, le régime des plus-values ne devant pas être négligé en cas de possession de l’oeuvre à céder depuis plusieurs années. 
Enfin, depuis la loi Malraux du 31 décembre 1968 les oeuvres d’art font l’objet d’un régime exceptionnel de dation en paiement. Elles peuvent en effet être utilisée  afin de s’acquitter de droits de succession ou de donation. Pour que la dation en paiement ait lieu, les oeuvres d’art doivent être remises aux pouvoirs publics. Cependant, il est nécessaire de savoir que l’acceptation de la dation en paiement par les pouvoirs publics n’est pas automatique. L’État acceptera la dation en paiement en se fondant sur la qualité artistique de l’oeuvre proposée mais également sur les oeuvres similaires pouvant déjà se trouver au sein des collections publiques. 
C’est pourquoi il est recommandé au particulier souhaitant effectuer une telle opération de s’entourer d’experts pouvant évaluer la qualité artistique du bien dont il est question mais également de conservateurs de musée qui sont à même d’évaluer l’intérêt potentiel de l’objet pour les collections publiques. 
Ainsi, les oeuvres d’art représentent un investissement incontournable par leur fiscalité douce, leur bon rendement et leur dimension culturelle. En plus de procurer un plaisir esthétique elles constituent un investissement d’avenir favorable aux contribuables. 

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12 November 2021

La circulation des biens culturels et des trésors nationaux

Dans l’exercice de leur métier, les antiquaires et autres marchands d’art sont amenés à rencontrer divers oeuvres d’art susceptibles d’être soumises à un régime juridique bien particulier : celui des biens culturels mais aussi, dans des cas bien plus rares, celui des trésors nationaux.  
Dans le cadre de lutte contre le vol ainsi que le traffic illicite des biens culturels qui s’inscrit dans un objectif plus large de préservation et protection du patrimoine, ces deux catégories de biens sont soumises à une réglementation quant à leur sortie du territoire national français. Cette règlementation à l’exportation s’applique aux professionnels comme aux particuliers, elle intéresse donc autant les amateurs d’art que les spécialistes. 


Qu’est-ce qu’un trésor national ? 

Les trésors nationaux sont définis à l’article L.111-1 du Code du patrimoine. Cette définition, très large, englobe notamment les objets appartenant aux collections publiques, les biens classés aux monuments historiques et les biens considérés comme d’intérêt majeur pour le patrimoine national. De part cette définition ample et ouverte, tout type d’oeuvre peut potentiellement être qualifiée de trésor national. C’est ainsi que l’on retrouve parmi les trésors nationaux le mobilier de salon de Madame Récamier conservé au Louvre ou encore deux statuettes représentant Saint Jean et la Synagogue provenant d’une Descente de croix qui se trouvent également au Louvre. 
Par ailleurs, une oeuvre peut devenir un trésor national à un instant t même si auparavant elle ne pouvait être qualifiée comme telle, l’oeuvre peut donc développer les conditions nécessaires à la qualification de trésor national au fil du temps. Une telle qualification a des conséquences que se doit de connaitre tout détenteur d’une telle oeuvre. En effet, les biens qualifiés de trésors nationaux ne peuvent sortir du territoire national que de manière temporaire et pour des raisons spécifiques. Ces biens sont donc soumis à une obligation de retour sur le territoire français. Ainsi, un trésor national peut circuler en dehors du territoire dans l’optique de restauration, d’expertise, de participation à une manifestation culturelle, d’exposition ou encore de dépôt dans une collection publique (ART.L.111-7, Code du patrimoine). Par ailleurs, une telle sortie est soumise à autorisation de l’autorité administrative mais aussi à pénalisation en cas de non-respect de la décision administrative ou de ses conditions (notamment la durée autorisée). 

Les meubles, objets, oeuvres répondant à la qualification de trésor national se rencontrent moins fréquemment que les biens culturels qui sont plus nombreux à circuler sur le marché de l’art. 


Qu’est-ce qu’un bien culturel ? 

Les biens culturels désignent les oeuvres qui ne sont pas des trésors nationaux et qui correspondent à diverses catégories de biens telles que les antiquités nationales, les objets archéologiques, les tableaux et peintures etc. Les biens culturels sont donc fréquemment rencontrés sur la marché de l’art, tout amateur en possède. La législation à l’exportation de ces biens est plus souple que celle concernant les trésors nationaux. En effet, un bien culturel peut sortir du territoire national afin d’être restaurer, expertiser, éventuellement vendu, etc. Cette sortie du territoire peut parfois nécessiter l’obtention d’un certificat d’exportation. Afin de savoir si un bien culturel peut sortir du territoire avec ou sans certificat, il est nécessaire de se reporter aux seuils de valeurs du décret n°2020-1718. Si le bien dépasse le seuil de la catégorie à laquelle il appartient, l’obtention d’un certificat sera nécessaire à sa sortie du territoire. Ainsi, des tableaux et peintures dont la valeur est supérieure à 300 000 euros devront bénéficier d’un certificat d’exportation pour circuler en dehors du territoire. C’est pourquoi nous avons dû effectuer une demande de certificat d’exportation pour une tapisserie de la Manufacture royale des Gobelins illustrant le thème des « chasses de Maximilien ». Les propriétaires de biens culturels se doivent donc simplement de se renseigner sur les seuils d’exportation correspondant à leurs biens avant d’entreprendre une exportation européenne ou non-européenne. 
 

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16 July 2021

Assurer ses oeuvres d'art

Collectionneur, galeriste ou antiquaire, pour toute personne en possession d’oeuvres d’art se pose la question de la protection de ces dites oeuvres. Cette part de votre patrimoine risque en effet de nombreux et divers endommagements en plus d’un risque de vol. Plusieurs types de contrat permettent aujourd’hui d’assurer les oeuvres d’art. Il est primordial, en tant qu’amateur ou professionnel d’art, de comprendre les différentes solutions proposées pour choisir la plus adaptée à son patrimoine artistique.  

Il est tout d’abord possible de se contenter d’un « contrat multirisque habitation » qui protège la résidence de l’assuré ainsi que le mobilier qui s’y trouve contre les sinistres tels que les incendies, les dégâts des eaux mais aussi le vol, etc. Quant à la protection des oeuvres d’art dans un tel contrat, il est fréquent qu’un plafond de valeur soit fixé, plafond au delà duquel l’assurance ne protège plus. 
Dans ce contrat, en cas de dommages ou de vol, c’est à l’assuré d’apporter la preuve de l’existence et de la valeur des biens endommagés ou volés afin de bénéficier des garanties offertes par l’assurance. Cette solution semble adaptée en dessous d’une certaine valeur des oeuvres à protéger. Il est par ailleurs nécessaire que l’assuré prépare, dès la conclusion du contrat, ce qui est requis par l’assureur pour bénéficier d’une indemnisation en cas de sinistre. 
Chez certaines compagnies d’assurance, il existe également des contrats multirisque habitation « haut de gamme » qui couvrent plus de risques et élèvent le plafond d’indemnisation. Ce contrat, plus avantageux sur le plan des garanties offertes, est réservé aux particuliers possédant un patrimoine mobilier supérieur à 300 000 euros. En revanche, il appartient également ici à l’assuré de prouver l’existence et la valeur de ses biens en cas de sinistre. L’assuré doit donc prendre ses précautions lors de la conclusion de contrat de ce type et se préparer à fournir le nécessaire pour être indemnisé si besoin est. 

Il est également possible de souscrire à des contrats spécifiques à la garantie des objets précieux et de valeur comprenant ainsi les oeuvres d’art et les bijoux. Ces contrats sont créés et dédiés à l’assurance des oeuvres d’art et paraissent de ce fait, mieux adaptés que les précédents. Ces contrats spécifiques peuvent être conclus en valeur déclarée ou en valeur agrée. 
Dans un contrat d’assurance en valeur déclarée c’est à l’assuré de se renseigner sur la valeur de ses biens afin de communiquer cette valeur à l’assureur. Ce dernier n’indemnisera pas au delà de la valeur globale des biens figurant dans le contrat. Ce type de contrat est pratique car l’assuré n’a pas à apporter la preuve de la valeur de ses biens pour conclure le contrat d’assurance mais il devra l’apporter pour bénéficier de sa protection en cas de sinistre. C’est donc un contrat rapide et plutôt facile à conclure. En revanche, en cas de sinistre, l’assuré devra apporter la preuve de l’existence et de la valeur de ses biens pour être indemnisé. Comme pour les précédents contrat, le contrat à valeur déclarée peut potentiellement mener à des conflits entre l’assureur et l’assuré quant à l’indemnisation et son montant en cas de sinistre. Il est donc conseillé au souscripteur d’un tel contrat d’anticiper ces potentiels conflits en se prémunissant dès la conclusion du contrat des preuves requises pour bénéficier d’une indemnisation optimale. 
À l’inverse, la conclusion d’un contrat à valeur agréée prend plus de temps. En effet, ce dernier nait de l’accord entre l’assureur et l’assuré sur l’existence et la valeur des biens que le souscripteur souhaite protéger et inclure dans le contrat. Ainsi, en cas de sinistre l’assuré n’a pas à apporter la preuve de l’existence et de la valeur des biens comme dans les contrats précédents puisque ces preuves sont déjà présentes au sein du contrat lui-même. L’assuré est alors indemnisé sur la base d’estimations réalisées par un expert lors de la conclusion du contrat. 
À l’égard de la fluctuation du marché, cette estimation doit être régulièrement révisée. À titre d’exemple, il est recommandé d’estimer l’art contemporain tous les deux ans. Le contrat à valeur agréée est donc extrêmement protecteur. En effet, en cas de sinistre, il est moins probable qu’un conflit naisse quant à l’indemnité que doit reverser l’assureur à l’assuré puisque ces derniers se sont entendus préalablement à ce sujet. 

17/06/2021

Source : DURET-ROBERT, François, Droit du marché de l’art, Dalloz, 2020. 

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