CARNET DE L’AMATEUR


5 January 2023

L'art de la conversation

Maintenant que vous connaissez un des éléments majeurs de la réussite des réceptions de l’Hôtel de Bouillon, laissez-vous convier à l’une de ces soirées organisées par le duc de Bouillon.

Après avoir gravi la volée de marches qui vous laisse dans la première galerie, le seigneur Godefroy de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, vous accueille et vous propose de cette boisson qui commence à faire parler d’elle, le champagne. Le duc de Bouillon vous introduit auprès d’un groupe non loin, à défaut de pouvoir vous présenter à toute la salle qui est désormais bien remplie – s’il s’agit d’un dîner à cercle réduit, il vous introduit auprès de tous.
Le duc de Bouillon est un homme du monde : il sait réunir ensemble des gens ayant des affinités et vous dirige vers celui avec qui vous serez le plus susceptible de trouver un point commun, si vous n’avez reconnu personne dans l’assemblée.

Le moment du dîner est aussi le temps de la joute oratoire. Il s’agit de briller tout en laissant la place au voisin. Le duc de Bouillon a stratégiquement placé ses invités selon l’ordre de préséance (les invités d’honneur se trouvant toujours à la droite du maître de réception). A vous ensuite, durant le dîner, de pratiquer l’art de la conversation qui exige que l’on parle tant au voisin de droite qu’à celui de gauche, même si le premier est bien plus passionnant que le second ! Nous pouvons emprunter à la Bruyère cette phrase qui résume d’ailleurs bien l’attitude à avoir lors d’un dîner : « l’esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu’à en faire trouver aux autres. » Tout se trouve donc non tant dans l’art d’alimenter une conversation, que dans l’art de l’animer, en encourageant son interlocuteur à parler. C’est ainsi que vous passez pour un convive fort agréable et curieux de tout, à la manière de ces intellectuels du XVIIIe siècle, très érudits et assoiffés de nouvelles connaissances.

C’est ainsi que se déroule le dîner, entre traits d’esprits et conversations instructives ou détendantes, sous la baguette vigilante et bienveillante du maître de céans, qui veille à ce que le service ne parasite pas la discussion, quitte à retarder de cinq minute le changement de service entre deux plats si les invités sont plongés au cœur d’un débat passionnant, car la conversation régente le rythme d’un dîner.

Alors ne tergiversez plus et venez à la rencontre du nouveau duc de l’hôtel de Bouillon, Ludovic Pellat de Villedon, qui a su faire revivre pour vous les pièces de l’Hôtel de Bouillon, véritables témoins des conciliabules et grands discours qui se sont tenus en ses murs.

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