CARNET DE L’AMATEUR


8 September 2023

L'Hôtel de Bouillon, un hôtel particulier à Versailles sous Louis XIV

Du petit bourg qu’il était, Versailles voit son urbanisme se transformer à l’arrivée de Louis XIV. On désigne désormais le quartier au sud du château « Vieux Versailles », par opposition à la « ville-neuve », sur l’autre rive du château, où la noblesse désireuse d’avoir un pied-à-terre au plus près du pouvoir fait construire ses hôtels particuliers. La reine elle-même y fait construire ses propres écuries, qui abritent de nos jours la cour d’appel de Versailles.
 
Ce quartier était délimité au Nord et à l’Est par le château ainsi que par le parc et l’étang de Clagny. Il comprenait notamment la rue de la Paroisse, la place du marché, la rue et la place Hoche ainsi que la rue des Réservoirs et la rue de la Pompe (l’actuelle rue Carnot). La présence d’une pompe à eau, sur l’emplacement de l’hôtel de Pompadour, donne son nom à la rue. Cette pompe avait été commandée par Louis XIV en 1662 à son fontainier Pierre de Francine, afin d’alimenter la grotte de Thétis qui est détruite en 1686 pour construire à sa place la chapelle royale. Cette pompe, qui se trouvait dans une tour octogonale située dans la rue des Réservoirs acheminait l’eau depuis l’étang de Clagny et disparaît avec la destruction de la grotte.
 
Si l’entrée de l’hôtel de Bouillon est aujourd’hui située au 2 bis rue Carnot (rue de la Pompe), au XVIIe siècle elle se situait au 10 rue des Réservoirs, faisant l’angle et s’étendant jusqu’au 4 rue Carnot. L’hôtel était placé au cœur d’un réseau immobilier prestigieux, les Bouillons ayant pour voisin les Trémoilles, les Noailles, les Orléans… Les familles ne vivaient pas exclusivement dans leurs hôtels, car pour beaucoup, leur charge à la cour autorisait un logement de fonction au château, comme ce fut le cas pour le duc de Bouillon, Godefroy-Maurice de la Tour d’Auvergne. 
Ces hôtels suivaient des plans urbanistiques poussés, sur les plans des architectes royaux. L’Hôtel de Bouillon est ainsi construit d’après les dessins de Louis Le Vau, puis de Jacques Gabriel, faisant de l’Hôtel de Bouillon un vrai témoin de l’histoire versaillaise.

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