CARNET DE L’AMATEUR


30 March 2023

10 choses à savoir sur Riesener

Jean-Henri Riesener est nommé ébéniste de la Couronne en 1774. Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir dix faits marquants qui font de Jean-Henri Riesener un ébéniste exceptionnel.


1- Riesener, à la mort de son maître Jean-François Oeben en 1764, épouse la veuve de ce dernier, et reprend ses ateliers en évinçant Leleu qui travaillait également pour Oeben.

2 - Soucieux de faire connaître son nom, Riesener va signer le bureau du Roi, commencé par Oeben qui en avait obtenu la commande en 1760, et qui en avait constitué les plans et le bâti. Ce travail est mis dans l’ombre de celui de son ambitieux successeur.

3 - Le bureau du roi reste neuf ans dans les ateliers d’Oeben qui meurt avant de voir son œuvre finie. L’avancée de sa création est si longue, que le bureau est déjà démodé lorsqu’il entre au château de Versailles. Le goût néo-classique a déjà pris largement le dessus du goût rocaille.

4 - Daniel Meyer interroge la probité de Riesener en relevant la mention de « bois exotiques » dans les inventaires du bureau du roi, ce qui influait nécessairement sur le coût de la création. Or les bois dits exotiques sont peu présents sur le bureau. Une manière pour Riesener de tromper l’administration du Garde-Meuble et de renflouer ses poches ? Une piste qui n’est pas exclue, mais qui reste à éclaircir. 

5 - Le peintre romantique Eugène Delacroix est le petit-fils de sa femme Marguerite Vandercruse, veuve Oeben. Il est ainsi le cousin des petits-enfants de Riesener, issus de sa propre union avec Marguerite.

6 - Doué d’un sens commercial aigu, Riesener va flatter le goût de son protecteur, le marquis de Fontanieu, intendant au garde-meuble du roi, en insérant dans ses marqueteries des motifs de vases qui répondent à la prédilection du marquis pour cette ornementation.

7 - Bien avant Gabrielle Chanel, Jean-Henri Riesener comprend qu’il lui faut créer un « style Riesener » qu’il développe sur ses commodes à ressaut, identifiables au premier coup d’œil. Ce modèle connaît un franc succès auprès des plus grands nobles qui veulent tous avoir une commode de Riesener chez eux. Marie-Antoinette, Madame Adélaïde, la Comtesse de Provence, Louis XVI pour plusieurs de ses châteaux ont, entre autres, fait appel aux talents artistiques de Riesener.

8 - La plus grosse commande reçue par Jean-Henri Riesener, en 1776, fut une commode pour la chambre à coucher de la comtesse de Provence, à Versailles, aujourd’hui conservée au Waddesdon Manor.

9 - D’après Daniel Alcouffe, Riesener était, avec André-Charles Boulle, le seul ébéniste de l’Ancien régime encore connu et apprécié au milieu du XIXe.

10 - Du fait de leur insolation, les marqueteries de Riesener nous sont parvenues dans la teinte naturelle de leur bois. En réalité, il n’était pas rare que les meubles soient peints de bleu, jaune, rouge pour ajouter à la préciosité des décors minutieux.

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