Rare commode dite en sarcophage

Rare commode dite en sarcophage ouvrant par trois tiroirs sur trois rangs reposant sur quatre petits pieds cambrés. La commode est plaquée de bois de violette en bois de fil et de bout, appliqués en frisage et en feuille. En façade, cette marqueterie est en forme de croisillons. Elle est garnie d’une ornementation de bronzes dorés et ciselés en chutes à décor de masque de femme à plumes, en entrées de serrures, en poignées tombantes aux cornes d’abondance, en pieds arrière en feuillage d’acanthes, en tablier sculpté d’acanthes et en sabots très finement ciselés en façade. Les tiroirs sont séparés par une cannelure en laiton. Le dessus de marbre d’origine est un rance de Belgique mouluré sur son pourtour d’un bec de corbin et surmonté d’un cavet. Le bâti et les façades de tiroirs sont en sapin et les intérieurs des tiroirs en noyer.
Epoque Régence
Restaurations d’usage, une chute de bronze redorée
H. 90 x L. 128 x P. 67 cm

42000 €

DESCRIPTION

La commode que nous présentons aujourd’hui est appelée « commode en sarcophage ». Il s’agit d’un type de commode ayant été produit en petite quantité au début du XVIIIe siècle, et donc peu après la naissance de ce dit meuble. En effet, sa forme est héritée du bureau et fait ses premiers pas sous le règne de Louis XIV. La commode se fixe donc ensuite à la Régence, puis elle devient le meuble de ce siècle au même titre que le cabinet au XVIIe siècle. Il y a alors la commode dit tombeau qui se diffuse très largement dans le premier tiers du XVIIIe siècle. La commode sarcophage quant à elle est son ancêtre et est beaucoup moins courante comme nous l’avions déjà évoqué. De ce fait, la commode que nous présentons est particulièrement interessante pour tous collectionneurs de commode ou de meuble Régence. Inspirée des sarcophages à l’antique, elle présente en façade des tiroirs concaves puis convexes.
D’autre part, sa marqueterie est très appréciable. Le motif de croisillons est particulièrement bien réalisé. En bois violet ou bois de violette dont elle est plaquée est le Dalbergia Cearensis qui provient du Brésil. 

Pour évoquer son auteur, il nous faut étudier le peu de commodes sarcophage que nous connaissons, et parmi celles-ci, celles qui sont identifiés par des documents ou des estampilles (non obligatoire à cette époque). Ainsi, cette commode appartient à un ensemble de meubles probablement du même auteur. Calin Demetrescu a écarté une réalisation par Aubertin ou Renaud Gaudron et a émis l’hypothèse d’une réalisation par Noël Gérard ou par son entourage. 
Le petit corpus de meubles que nous pouvons rassembler possède en commun la structure de la caisse, sa découpe originale, et l’ornementation de bronzes assez récurrente. Ainsi, une commode présentée par la galerie Wagner en 1978 à la Biennale reprenait la composition de notre commode et une bonne partie des bronzes ornementaux (entrées, poignées tombantes). Une commode quasiment identique a été vendue par maîtres Couturier et Nicolay le 29 mars 2000 à Paris. De gabarit égal à notre commode, présentant les mêmes bronzes que la commode Wagner, ce meuble est estampillé de Louis Delaître, qui doit être l’auteur du corpus retenu.

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