Paire de médaillons à suspendre en bronze et en marbre bleu représentant deux empereurs

Paire de médaillons à suspendre en bronze et en marbre bleu turquin représentant Othon et Jules César. Chaque médaillon est bordé d’une frise à décor de lions, d’armes. 
Début XIXe siècle
Restaurations d’usage 
H. 17,5 x L. 15 cm

2500 €

DESCRIPTION

Le médaillon représentant Jules-César concerne l’homme qui regarde vers la droite. Le médaillon porte la mention «  divi iuli »  - du divin Jules.  
Issu d’une famille de patriciens, la politique matrimoniale menée par sa famille le place au cœur d’un réseau politique et militaire important. Il mène une importante carrière militaire avant de se lancer dans le « cursus honorum ». Le succès de ses campagnes et sa popularité lui permettent d’accéder aux plus hauts honneurs. La situation politique lui permet de se faire nommer dictateur à vie en 44, ce qui pousse les sénateurs à l’éliminer, lui qu’ils voient comme une menace à leur propre pouvoir. Ses amis et partisans le divinisent rapidement après sa mort, légitimant ainsi l’arrivée au pouvoir de son clan, spécifiquement Auguste qui devint le premier empereur romain. 
Homme de pouvoir, César devient également un homme de légende, sans cesse représenté. Associé dans l’imaginaire collectif à l’archétype de l’empereur romain (ce qu’il ne fut jamais), sa représentation est chose fréquente à l’époque moderne où son image, associée à celle des rois, devient un instrument d’affirmation de pouvoir.

Le médaillon qui représente l’empereur Othon (32-69), est celui où le visage regarde vers la gauche. Le médaillon porte l’inscription « Otho .Caes. Aug. » -  Othon Auguste César. 
D’une famille de notables de la gens Salvia, Othon connaît une jeunesse dorée et turbulente, aux côtés de Néron dont il est l’un des favoris. Il tombe néanmoins en disgrâce et est envoyé en Lusitanie où Suétone rapporte qu’il s’y démarque par la sagesse de son gouvernement. Candidat au titre d’empereur après Galba (successeur de Néron), Othon conspire et élimine tous ses rivaux pour accéder au pouvoir en janvier 69. Mais les tensions montent dans l’empire et Othon n’obtenant pas le succès militaire escompté, se donne la mort le 16 avril 69, deux jours après une défaite. 
Nous retrouvons de nombreuses représentations à la fois artistiques et littéraires d’Othon. A Salins, le sculpteur Landry exécute pour l’épouse d’un conseiller de Charles Quint une suite de médaillons représentant les 12 César. Le médaillon d’Othon est aujourd’hui conservé au musée du Temps à Besançon. 
Plus tard, c’est Corneille lui-même qui s’empare du sujet, pour écrire la pièce Othon (créée à Fontainebleau en 1664), qui sera rentrée dans le corpus des œuvres dites de maturité. Othon y est dépeint sans héroïsme, et la réflexion politique qui s’y mène explore les arcanes du pouvoir, loin des vertus héroïques généralement rencontrées chez Corneille. 

Vous apprécierez