Bureau plat marqueté de bois de rose et d’amarante
Bureau plat marqueté de bois de rose et d’amarante reposant sur quatre larges pieds gaines ornés de guirlandes de lauriers et de fleurs aux quatre coins. Il ouvre en ceinture par trois tiroirs à décors de frises grecques fermant à clé. Le dessus du bureau est gainé de cuir et encerclé par une lingotière en bronze doré. Deux tablettes écritoires s’ouvrent de part et d’autre du meuble. Dans le goût de Philippe Claude Montigny Première moitié du XIXe siècle Restaurations d’usage H. 75 x L. 145 x P. 81 cm
26000 €
DESCRIPTION
Ce bureau plat aux dimensions majestueuses est à rapprocher de la production de l’ébéniste Philippe-Claude Montigny, qui a laissé de nombreux bureaux néoclassiques comme le nôtre. Philippe-Claude Montigny, fils d’ouvrier privilégié du faubourg Saint Antoine, est reçu lui-même maître en 1766. Il a d’abord travaillé dans sa jeunesse à la restauration de nombreux meubles en marqueterie Boulle, alors que celle-ci redevient à la mode. Il restaure notamment les médaillers de la Couronne. Mais il se fait aussi connaître pour son goût grec, remis à la mode par la découverte des sites d’Herculanum et de Pompéi en 1738 et en 1748. Comme l’argumentait Cochin dans sa « supplique aux orfèvres », publiée en 1756 à son retour d’un voyage en Italie, le Rocaille flamboyant, tout en courbes et contre-courbes commençait à fatiguer l’œil, voire à se démoder. Ses détracteurs appelaient à un retour du « grand goût », aux lignes droites et aux formes imposantes en exergue sous Louis XIV. Le bureau de Lallive de Jully (1758), visible au musée Condé de Chantilly, est considéré aujourd’hui comme le manifeste de ce goût néo-grec encore balbutiant, mais très vite adopté par une élite érudite et en soif de renouveau. Nous rencontrons donc l’apparition d’un vocabulaire ornemental qui reprend le style classique tel qu’il est présenté sur notre bureau plat : guirlandes festonnées, rubans, pieds gaines… Notre bureau est particulièrement proche de l’un des bureaux de Montigny, passé en vente chez Sotheby’s le 4 juillet 2012 à Londres sous le numéro 22. Nous pouvons observer en premier lieu la même structure générale du meuble, avec en façade le décrochement entre les tiroirs latéraux et le tiroir central. Nous retrouvons également les mêmes grecques en frise. Le comte de Salverte présente également, en annexe de son dictionnaire des Ebénistes du XVIIIe siècle, leurs œuvres et leurs marques (édition François de Nobele, 1962), un bureau d’une troublante similitude avec le nôtre (Planche XLIX), venant de l’ancienne collection de madame la baronne de Caix, puis de la célèbre collection Cognacq.
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