Commode Régence estampillée “NG” pour Noël Gérard
Commode Régence estampillée NG pour Noël Gérard, dit le Maitre aux Pagodes. Cette commode à façade et côtes galbés en marqueterie de bois de rose et bois de violette, ouvre à deux tiroirs. Ses pieds cambrés se finissent par des sabots de bronze doré en langue de chat. C’est d’ailleurs sa très riche ornementation de bronzes ciselés et dorés avec ses masques d'atlantes, ses branchages et ses écussons qui retiendra notre attention. Le dessus de marbre est un marbre de Campan Grand Mélange. Estampillée N.G. (pour Noël Gérard). Epoque Régence, vers 1730 Excellent état. H. 88 x L. 102 x P. 63 cm
68000 €
DESCRIPTION
Cette commode se démarque notamment par sa marqueterie de croisillons et de pointes de diamants ainsi que par ses bronzes dorés. On notera notamment les chutes figurant des tritons dont la barbe s’entortille en queue de poisson. Les poignées en bronze doré prennent la forme d’une arbalète ornée de feuilles de lierre et rattachée à un écusson au centre. Les deux serrures de la commode s’incrustent aux tiroirs. Le tablier prolonge la découpe courbée du meuble et s’achève en un coquillage flanqué de feuillages. Le plateau mouluré est en marbre de Campan Grand Mélange. Une des caractéristiques essentielles de ce meuble est la présence de la signature, élément extrêmement rare pour l’époque où l’estampille n’est pas obligatoire. On retrouvera des modèles attribuée à Noël Gérard dans les plus grandes collections du monde ainsi que dans des musées comme le Getty Museum. Marchand-mercier et ébéniste de formation, Noël Gérard (1685-1736) est actif à Paris entre 1710 et 1726, Il est le beau-frère de l'ébéniste Jacques Dubois et travaille comme apprenti au Faubourg Saint-Honoré. En décembre 1710, il épouse Marie Colin, veuve de l'ébéniste Jean Chrétien dont il reprend l'atelier à l'enseigne du « Cabinet d'Allemagne» qui était déjà spécialisé dans la marqueterie dite Boulle. En 1725, il s'installe dans l'ancien hôtel du financier Jabach rue Neuve Saint-Merry et rachète «Le Magasin Général» et y développe un commerce de meubles, porcelaines, pendules et autres objets d'art (cf. J.-D. Augarde, «Noël Gérard (1685- 1736) et le Magasin Général à l'Hôtel Jabach» in Luxury Trades and Consumerism in Ancien Régime Paris: Studies in the History of the Skilled Workforce, Aldershot, 1998, pp.169-188). Outre son activité d'ébéniste, il devient ainsi un des plus grands marchands-merciers de Paris. Il fournit une riche clientèle, qui compte notamment le roi Stanislas Leszczynski, le comte de Clermont ou le duc de Noailles. Poursuivant son activité d'ébéniste, l'inventaire dressé après son décès en 1736, mentionne sept établis et une grande diversité d'objets pour la production desquels il faisait appel à de nombreux collaborateurs qui lui fournissaient notamment des bâtis de meubles. Dans son atelier, furent retrouvés à la fois des modèles de bronze et des éléments de fonte pas encore ciselés. Il est ainsi souvent délicat d'attribuer à la seule main de Gérard les meubles sortis de son atelier. Toutefois, parmi les éléments caractéristiques de son oeuvre, on peut signaler les bronzes à têtes de satyres barbus qui ornent les chutes d'angle et les entrées de serrure de la commode que nous présentons. Elles sont à rapprocher de celles qui ornent un bureau plat en ébène estampillé N.G. conservé au Toledo Museum of Art (illustré dans A. Pradère, Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 112) et une commode en placage de bois de violette et palissandre également estampillée N.G., faisant partie de la collection de Jeanne Lanvin et vendue par Sotheby's à Paris, le 16 octobre 2007, lot 42. Cette figure d'homme barbu est en outre identifée à Hercule sur les côtés d'un bureau plat par Gérard provenant de l'ancienne collection Bute (vente Christie's à Londres, le 3 juillet 1996, lot 50).
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