Paire de bustes en bronze représentant Pierre Corneille et Jean Racine

Paire de bustes en bronze représentant Jean Racine et Pierre Corneille, sur piédouche en bronze doré et sculpté monté sur base en marbre bleu turquin. 
Bronze cerclé de rangs de perles et finement amati. 
Chaque dramaturge est désigné d’une plaque gravée à son nom. 
Fin XVIIIe
Restaurations d’usage
H. 34 x L. 10 x P. 10 cm

6800 €

DESCRIPTION

Pierre Corneille (1606- 1684) naît à Rouen, dans une famille bourgeoise. Il reçoit sa formation chez les pères Jésuites qui l’initient aux secret de la rhétorique et à l’histoire antique, des passions qui ne le quitteront plus. Ayant suivi des études de droit, il obtient une charge d’avocat qui ne lui convient guère en raison de sa timidité. Il trompe donc son ennuie en composant des vers. Sa première pièce, Mélite, composée en 1629, Est créée l’année suivante à Paris au théâtre du Marais. La pièce du Cid est créée en 1637 : son succès auprès du public est immédiat, mais cette pièce ne respecte pas la vraisemblance et la règle des trois unités, provoquant un tollé chez les intellectuels et les théoriciens. La pièce est même examinée par la toute jeune Académie Française, qui y voit une pièce agréable mais invraisemblable par son manque de bienséance (Chimène épousant l’assassin de son père). 
Les années qui suivent apporte le succès à Corneille: Horace, Cinna, Polyeucte… Mais la montée en gloire d’un jeune dramaturge, Jean Racine, vient faire de l’ombre au premier. 
Jean Racine (1639- 1699) n’a de commun avec Corneille que le goût des lettres. Car si Corneille a une enfance facile et marquée par l’influence jésuite, Racine, lui, reçoit une éducation austère, marquée par le deuil et le jansénisme. Orphelin à quatre ans, il est recueilli par sa famille paternelle qui lui inculque un fort sens religieux et l’envoie faire ses classes à Port-Royal. La spiritualité très austère s’accompagne paradoxalement d’une éducation protectrice et d’un soin apporté aux études qui influent durablement le jeune Racine et qui lui serviront dans son ascension mondaine. 
Il met quelques temps à quitter cette bulle érudite pour se lancer, comme il l’ambitionne, dans une carrière de lettres. Ici encore, il se distingue de Corneille qui est arrivé comme accidentellement sur la scène littéraire que Racine a, lui, tout de suite visée. 
Dès 1659, Racine se met à chanter en vers le roi et l’actualité du Royaume; enfin gratifié d’une pension royale en 1663, Racine compose sa première pièce, Thébaïde, crée par la troupe Molière en 1664. Elle ne plaît que médiocrement et Racine, fort de cet échec, travaille à une nouvelle pièce: ce sera Alexandre le Grand. Certains contemporains racontèrent que le jeune Racine s’en alla même trouver le grand Corneille afin de se faire conseiller. Andromaque, créée en 1667, marque un tournant dans sa carrière littéraire en consacrant un genre tragique nouveau qui sera son particularisme, celle des passions amoureuses poussées dans leur retranchement le plus extrême. 
Sa carrière est établie, contre celle de Corneille qu’il détrône tout en l’admirant. Il devient historiographe du roi, compose pour ce dernier en exclusivité, à l’exception de deux oeuvres bibliques magistrales écrites pour les fille de Saint Cyr, Esther et Athalie. Il décède en 1799. 

Ecrivains au talent incontestés, ils continuent, tout au long du XVIIIe siècle, d’incarner l’esprit français dans toute la subtilité de sa langue. Leur représentation est donc encore très en vogue sous Louis XVI. On retrouve d’ailleurs un paire similaire à la nôtre mentionnée dans la vente Dubois, en décembre 1788, et dont le catalogue mentionne « le buste de Pierre Corneille et celui de Racine ajustés en pendants sur piédouche et placés sur des petits fûts de colonne de marbre bleu turquin à socle de cuivre doré. » 

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