Petite table, peut-être une coiffeuse du château de Chanteloup

Petite table, peut-être une coiffeuse plaquée de satiné reposant sur quatre pieds légèrement cambrés. La table est surmontée d’un plateau de bois mouluré sur trois faces. Elle ouvre par deux tiroirs en ceinture de chaque côté du meuble. Ils sont ornés de deux boutons de tirage en bronze doré et ciselé.
Bâti en chêne
La table présente deux marques au feu du château de Chanteloup
Fin de l’époque Louis XV
Restaurations d’usage
H. 72 x L. 83 x P. 52 cm

6800 €

DESCRIPTION

Il est possible de rapprocher notre petite table au travail de Simon Oeben. En effet, nous savons qu’il a livré au duc de Choiseul une cinquantaine de petits meubles pour sa résidence à Paris et à Chanteloup en 1769. La complexité de l’estampille entre les frères Simon et Jean-François explique une absence d’estampille sur notre meuble. La confusion de dates de l’accession tardive à la maîtrise entre les deux frères, le fait qu’ils aient travaillé ensemble en tant qu’ébéniste du Roi renforcent cette confusion dans leurs travaux.
Par ailleurs, le catalogue de l’exposition « Un monument de grâce autour du duc de Choiseul » au musée des Beaux-Arts de Tours en 2007 présente une table similaire à la nôtre et mentionne un inventaire évoquant qu’une table en satiné était présente dans une chambre à Chanteloup au-dessus de l’appartement de madame de Brionne.

Le château de Chanteloup est construit en 1713 à la demande de la princesse des Ursins par Jean d’Aubigny. En 1761, le château est racheté par le duc de Choiseul qui décide de l’agrandir et de l’embellir considérablement. Ce dernier, lancé en politique grâce à Madame de Pompadour, devient secrétaire d’état à la guerre et à la marine. En 1758, Louis XV lui confie le gouvernement de la Touraine et achète donc un hôtel à Tours puis le château de Chanteloup. Cependant, il tombe en disgrâce en 1770 après avoir soutenu le Parlement, déplu à Madame du Barry, été attaqué par le parti dévot qui l’accuse de ruiner les caisses de l’état avec sa politique d’armement. Il est alors exilé à Chanteloup avec son épouse, sa sœur (Madame de Gramont) et sa maîtresse (la comtesse de Brionne). Ils y organisaient alors de grandes fêtes que ce soit dans les jardins, à travers les chasses ou les parties de jeux en intérieur. Malgré l’interdiction par Louis XV à la cour de venir rendre visite au duc de Choiseul hormis ses proches, une large foule se précipitait en Touraine pour affirmer leur indépendance face au roi. Accablée de dettes, à la mort du duc de Choiseul en 1785, sa veuve du vendre Chanteloup. Il fut alors acheté par le duc de Penthièvre, puis par Jean-Antoine Chaptal, ministre de l’Intérieur de Napoléon. Le château est détruit au XIXe siècle et le mobilier dispersé. Sans compter les jardins et l’impressionnante pagode, il ne reste de cette époque que les meubles portant la marque au feu telle que notre petite table.

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